L’imam de la Mosquée Al-Aqsa, Cheikh Salah-Eddine, accorde une interview exclusive à Algeriepatriotique
L’imam de la Mosquée Al-Aqsa d’Al-Qods, Salah-Eddine Ibn Ibrahim Abou Arfa, dont Algeriepatriotique s'apprête à publier une interview exclusive, n’est pas inconnu de nos lecteurs. Dans un article précédent, nous avons fait état d’une de ses halaqat où il s’en est pris à l’ex-numéro deux du FIS dissous, Ali Benhadj, le traitant de «garçon kharidjite» et récusant ses arguments pour justifier, du point de vue religieux, ses appels au terrorisme. Salah-Eddine Ibn Ibrahim Abou Arfa est à l’opposé d’Al-Qaradawi qui, lui, est un symbole de servilité à l’égard des Occidentaux. Les paroles de l’imam de la Mosquée Al-Aqsa n’ont rien de belliqueux, et ses positions à propos de la tourmente qui frappe le monde arabe sont hostiles aux ingérences extérieures et aux agressions qui, sous des prétextes fallacieux, servent en réalité les intérêts des pays occidentaux, Etats-Unis et Israël en tête. En lisant l’interview qu’il nous a accordée, nos lecteurs feront sans doute le rapprochement avec un autre grand penseur musulman, Imran Hosein, dont nous avons également publié un entretien en plusieurs parties et dans les trois langues (arabe, française et anglaise). Certes, Salah-Eddine Ibn Ibrahim Abou Arfa n’épargne pas de ses critiques le penseur Imran Hosein, mais elles sont, à l’évidence, plutôt amicales. En fait, on trouve chez les deux le même ton caractérisé par une lucidité exceptionnelle, le même souci pour le bien du monde musulman. A propos de la situation en Syrie, Salah-Eddine Ibn Ibrahim Abou Arfa met en garde les musulmans contre la complaisance à l’égard de leurs ennemis qui les conduira à leur perte. Il ne croit pas à la spontanéité du «printemps arabe». Il démystifie l’immolation du jeune Tunisien qui serait à l’origine de la chute de Ben Ali et renvoie la cause de ce qui s’est passé en Tunisie au projet de Grand Moyen-Orient, concocté de longue date par les Américains. Plus remarquable : il s’attache à démasquer la nature véritable de l’organisation des Frères musulmans dont il cite en exemple ce qu’ils ont fait à Ghaza et fait constater leur échec en Tunisie et en Egypte, leur prédisant le même échec partout ailleurs. Il explique pourquoi les pays occidentaux, spécialement les Etats-Unis, encouragent l’arrivée au pouvoir des Frères musulmans en démontrant l’intérêt qu’ils y trouvent dans la mesure où cette organisation s’intègre dans leurs plans. Leurs buts, dit-il, sont de pousser les Frères musulmans à la réconciliation avec l’Occident et montrer l’islam politique au pouvoir dans sa plus faible expression. Pour lui, l’échec des Frères musulmans en Tunisie et en Egypte était prévu par les Occidentaux. Une bonne partie de l’interview est naturellement consacrée à l’Algérie. Salah-Eddine Ibn Ibrahim Abou Arfa dénonce avec la plus grande rigueur Ali Benhadj et Abassi Madani, qu’il qualifie d’ignorants en islam, et appelle les Algériens à ne pas les écouter ni à les suivre. Il met dans le même paquet l’islamiste tunisien Ghannouchi. Au passage, il dénonce les mensonges grossiers qui cherchent à justifier le «djihad» en Syrie comme étant un prélude à la libération d’Al-Qods et s’en prend particulièrement à Al-Qaradawi qui appelle les Occidentaux à brûler Damas. L'interview sera publiée sous peu.
Kamel Moulfi
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