La guerre inévitable ?

Dans sa dernière sortie médiatique, le président syrien paraît plus sceptique que jamais sur une issue pacifique au conflit qui ravage son pays, malgré les espoirs suscités par les récents appels au dialogue, initiés par Moscou et approuvés, après moult hésitations, par Washington. Bachar Al-Assad estime ainsi que la campagne occidentale sur de «prétendues attaques» aux armes chimiques des forces gouvernementales vise essentiellement à préparer l’opinion publique mondiale à une intervention militaire contre la Syrie. Il prend très au sérieux ces menaces et considère que les tergiversations des capitales occidentale concernant sa démission – exemple d’Obama qui change d’avis chaque jour – sont le prélude à une agression contre la Syrie. Une agression qui débouchera assurément sur l’internationalisation du conflit. On assistera alors au choc des titans, entre les forces de l’Otan d’un côté, et la Russie, la Chine et leurs alliés régionaux de l’autre. Les partisans du déterminisme historique sont formels sur la fatalité d’une confrontation à un niveau planétaire, qui aurait comme viatique la course vers les sources énergétiques, qui a déjà fait tant de victimes en Irak, en Libye et ailleurs. Ils voient déjà dans ce conflit syrien l’étincelle qui fera tout exploser, avec une inévitable implication d’Israël et de son éternel rival l’Iran. C’est pour cette raison peut-être que les puissances occidentales, Etats-Unis en tête, cherchent à temporiser, à faire perdurer la guerre civile qu’ils sous-traitent à des groupes de mercenaires et à Al-Qaïda, en mettant tous les moyens nécessaires dans l’espoir de gagner cette partie décisive en la commandant à distance.
R. Mahmoudi