Le Département d’Etat relève des «restrictions religieuses» en Algérie
Selon le dernier rapport du département d’Etat américain, l’Algérie exerce des restrictions religieuses qui portent atteinte à la liberté de culte consacrée dans la Constitution. Ces restrictions sont parfois, note le rapport, l’œuvre d’individus opposés à la libre pratique d’autres religions que l’islam, institué comme religion de l’Etat. «Bien que la société tolère en général les étrangers et les citoyens qui pratiquent d'autres religions que l'islam, les juifs d'Algérie et certains Algériens musulmans qui se sont convertis au christianisme se font discrets pour des raisons de sécurité. Car il existe toujours des extrémistes violents qui continuent de se référer à des interprétations des textes religieux pour justifier leur mise à mort», relève le rapport dans lequel est indiqué que l'ambassadeur américain à Alger a eu à rencontrer «des représentants du gouvernement pour discuter de la liberté religieuse, soulevant les difficultés des groupes chrétiens à obtenir l'enregistrement de leurs organisations et à recevoir des visas». Au-delà de ces restrictions constatées parfois dans certains endroits, le département d’Etat considère que du point de vue législatif, la liberté de culte est plus que garantie en Algérie. «La Constitution algérienne garantit la liberté religieuse et les lois du pays permettent aux non-musulmans de pratiquer librement leur culte», a souligné le département dirigé par le démocrate John Kerry. Le département d’Etat fait état dans ce sillage de l’ordonnance 06-03, entrée en vigueur en 2008, qui prévoit la liberté des non-musulmans à pratiquer leur culte et rites religieux, à condition qu’ils soient en conformité avec la Constitution, l’ordonnance et les autres lois et règlements, et que l’ordre public, la moralité et les droits et libertés fondamentales d’autrui soient respectés. Cette ordonnance, souligne le rapport 2013 qui évalue l’état des libertés religieuses dans 190 pays, «interdit la discrimination sur la base de la religion et garantit la protection de l’Etat pour les non-musulmans ainsi que la tolérance et le respect des différentes religions». Il est à souligner que le prosélytisme pratiqué par les non-musulmans constitue une infraction pénale qui entraîne une peine maximale d’un million de dinars et cinq ans de prison. Des peines qui, selon les auteurs du rapport, ne sont pas mises systématiquement à exécution.
S. Baker
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