Azouz Begag : «Robert Ménard est raciste et islamophobe»
Choqué par la mésaventure qu’il a vécue lors d’une émission de débat sur la chaîne de télévision 23 animée par Christophe Hondelatte, diffusée le 26 avril dernier, l’ancien ministre français d’origine algérienne Azouz Begag, a décidé de dénoncer publiquement la dérive islamophobe des personnes présentes sur le plateau, entre autres, Robert Ménard, l’ancien président de Reporters sans frontières, et Elisabeth Levy. L’incident aurait peut-être pu passer inaperçu si les choses en étaient restées là, vu que l’on était déjà habitués aux diatribes des deux personnages cités plus haut. Comme pour rajouter une couche aux écarts condamnables des deux compères, l’animateur de l’émission prend fait et cause pour eux en décidant de débarquer Begag de ce programme. «Christophe Hondelatte m’a signifié par SMS que je ne faisais plus partie de l'équipe des polémistes qu'il anime le dimanche sur la chaîne 23, qui se veut être celle de la diversité, suite à une altercation avec Robert Ménard», raconte l’écrivain et ancien ministre qui revient sur les propos tenus par Ménard dans cette émission où les présents étaient invités à commenter un sondage sur l’islam. «C’est là que Ménard a sorti cette horreur qu’en Seine-Saint-Denis naissaient plus de musulmans que de Français… Bref, que l’invasion de la France était en marche. Qu’on n’était plus chez nous ! Avec les Arabes, quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup que…», ironise Azouz Begag qui, choqué, assure avoir répliqué en demandant au concerné s’il avait vu des statistiques sur les naissances de musulmans, de juifs, de chrétiens en Seine-Saint-Denis ? Begag explique qu’il y a eu un grand silence sur le plateau, «avant qu’Elisabeth Levy n’explose à son tour, vociférant une diatribe sur les musulmans assassins qui tuent des juifs, comme Merah». Begag nous livre ensuite un détail qui en dit long sur les accointances qui existent entre les deux polémistes de l’émission. «A la fin de l’émission, Levy et Ménard sont partis dans le même taxi. Cela m’a paru bizarre. J’avais une sale intuition», confie-t-il. Begag se dit choqué et troublé que personne n’ait réagi « aux odieuses paroles pénalement coupables de Ménard sur l’islam». «L’islamophobie est partout. Elle avance comme un bulldozer silencieux. J’ai l’espoir de faire comprendre aux responsables de la chaîne 23 qu’ils sont aussi responsables de ce dérapage raciste», estime l’ancien ministre qui assure avoir saisi le Conseil supérieur français de l’audiovisuel sur cette affaire.
Amine Sadek
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