Cutters contre drones
En croyant s’être définitivement prémunis contre les menaces terroristes, après avoir réussi à les confiner dans certains territoires, les Occidentaux sont de nouveau confrontés au spectre d’Al-Qaïda. Ils n’ont plus, visiblement, aucune explication à donner à cet échec, qui est avant tout celui d’une politique sécuritaire bicéphale : déclarer une «guerre mondiale» contre le terrorisme tout en alimentant, en parallèle et avec une diligence invraisemblable, des mouvements de subversion menés par des groupes armés issus de cette même nébuleuse qu’ils sont censés combattre. Le retour de flamme ne s’est pas fait attendre. Les Etats occidentaux ont beau sophistiquer leurs moyens de lutte contre le terrorisme, ils semblent toujours comme impuissants face aux diableries de cette pieuvre à mille têtes qu’est Al-Qaïda. L’attentat de Boston et les attaques au couteau et au cutter – nouveau mode d’action adopté par les terroristes contre des militaires en Grande-Bretagne et en France – marquent une nouvelle escalade de violence plus insidieuse, autrement dit plus dangereuse, en Occident. Il faut dire que dans une guerre asymétrique, comme celle qui oppose ces réseaux se revendiquant d’Al-Qaïda aux Etats constitués, la multiplication des arsenaux militaires les plus modernes (des drones pour tuer Ben Laden) et des plans de vigilance et autre Patriotic Act, peut s’avérer inefficace face à des porteurs de cutters ou des poseurs de bombe insaisissables. Que faire dans ce cas ? Renforcer la vigilance. C’est la seule arme que le ministre de l’Intérieur français et son homologue britannique ont trouvé pour le moment.
R. Mahmoudi
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