Secteur privé : le coup de gueule de Habib Yousfi
Jamais le secteur économique algérien n’a été aussi fragile qu’il l’est aujourd’hui. Outre le secteur public dont les parts ont été drastiquement réduites à la faveur de l’ouverture du marché, le secteur économique privé se trouve dans une situation inquiétante, affirme Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), qui s’exprimait ce matin sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Le responsable d’un des syndicats du patronat regrette l’incommensurable désinvestissement qu’a connu le secteur au point qu’il est presque difficile, du moins à court terme, de le relever et de le hisser au niveau du privé de nos voisins immédiats. Le mal est, d’après lui, profond et nécessite une lourde thérapie qui passe par l’élaboration d’une vraie stratégie économique et industrielle à long terme, et l’injection d’énormément d’argent dans le secteur productif. Selon lui, la tâche est loin d’être une sinécure. C’est un travail de titan qu’il faudra lancer au plus vite possible, affirmant qu’il n’y a plus de temps à perdre. «Trop de temps et d’argent ont été perdus», lance-t-il. Habib Yousfi accable les établissements financiers qu’il considère comme trop frileux et réticents quant au financement de l’économie productive. Pour lui, il est impératif pour l’Etat de revoir sa politique économique en mettant fin à la marginalisation du secteur privé en l’encourageant, l’accompagnant et le stimulant à travers des mesures concrètes. Habib Yousfi juge que la situation économique du pays est très fragile et nécessite les efforts et la participation de tous les acteurs économiques, qu’ils soient publics ou privés.
S. Baker
Comment (6)