Un commerçant de la décharge appelée «marché Clauzel» nous écrit
Un commerçant de l’ex-marché Clauzel (*) nous a écrit, à la suite de notre article Des odeurs nauséabondes envahissent le centre-ville d’Alger, pour nous donner les causes de cette situation indigne de la capitale algérienne en 2013. Les marchands d’olives du marché jettent l’eau dans laquelle baignent les olives directement devant la porte du marché, près de la benne à ordures. Avec le temps, ces eaux nauséabondes ont infiltré le sol et constitué sous la chaussée une sorte de nappe qui a fini par laisser échapper, samedi, ses odeurs jusqu’à la rue Didouche Mourad. L’effet de ces odeurs s’est combiné sans doute à celles des ordures du marché constituées de restes de légumes mais surtout de déchets d’abattage d’animaux (viandes rouges et viandes blanches). L’ironie du sort a voulu que deux jours avant (jeudi), le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville, Amara Benyounès, était à l’Assemblée populaire nationale (APN) pour répondre à une question orale d’un député sur «l’état urbanistique de certaines rues d’Alger». L’APS nous apprend qu’à cette occasion, le ministre a affirmé que son département avait procédé à «l’élaboration d’une stratégie durable d’aménagement portant sur la promotion de la culture civique et environnementale en faveur de l’embellissement des villes». Mieux, il a précisé que «cette stratégie reposait sur la relance des plans de gestion des déchets et des espaces verts». Ce dimanche, certains commerçants de l’ex-marché Clauzel, respectueux de l’environnement et riverains en même temps, ont pris l’initiative de boucher la fosse d’où émanaient les odeurs, mais la benne était toujours là dans l’attente de nouvelles ordures. Pauvres habitants d’Alger-centre qui s’approvisionnent en produits alimentaire frais (légumes, fruits, viandes, produits laitiers et même le pain) dans une décharge puante et dégoûtante appelée marché Clauzel. «Nettoyer l’Algérie» ressemble à une blague, conclut le commerçant qui nous précise qu’il se pince le nez en écrivant la lettre qu’il nous a adressée, tant est forte la mauvaise odeur qu’il est obligé de supporter à longueur de journée.
Sarah L.
(*) Continuons de l’appeler du nom d’un maréchal de l’armée française d’occupation durant les premières années de la colonisation, parce que l’état dans lequel il est et les odeurs pestilentielles qu’il dégage ne sont pas du tout honorables pour Réda Houhou, premier écrivain algérien auteur d’un roman en langue arabe.
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