Nicole Bricq : «L’Algérie n’est pas un marché, c’est un partenaire»
L’ouverture ce mardi à l’hôtel El-Aurassi d’Alger du Forum de partenariat France-Algérie a constitué une occasion opportune pour les autorités françaises de rappeler la nouvelle vision qui doit désormais imprimer les rapports économiques entre les deux pays. Cette nouvelle orientation apparaît clairement dans le discours qu’a prononcé à l’ouverture des travaux de la rencontre la ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, qui a assuré que l’Algérie n’était pas «un marché» mais «un partenaire», précisant que le partenariat supposait «une relation d’égalité entre les partenaires». «L’Algérie n’est pas un marché, en tout cas, elle ne peut pas être que cela. Elle est un partenaire et le terme de partenariat suppose une relation d’égalité entre les partenaires et aussi une direction commune ambitieuse dans les projets commun», a-t-elle déclaré devant un parterre d’hommes d’affaires et d’industriels des deux pays. Mme Bricq a même estimé que l’Algérie «doit redevenir une destination naturelle des entreprises françaises», appelant ces dernières à «se saisir immédiatement des opportunités qui leur sont proposées». La représentante du gouvernement français a, à cette occasion, réaffirmé la volonté des autorités de son pays de maintenir et diversifier les investissements français en Algérie. «Nous souhaitons accentuer la présence des PME et PMI françaises en Algérie», a-t-elle assuré, précisant que le deuxième défi commun à l’Algérie et à la France est la diversification, aussi bien dans les secteurs que dans la taille des entreprises françaises qui s’adressent à l’Algérie. Saisissant au vol la recommandation faite par le gouvernement algérien aux entreprises publiques d’aller vers des «contrats de performance» avec des sociétés étrangères en matière managériale, elle a invité les sociétés françaises «à se saisir immédiatement des opportunités qui leur sont proposées». Mme Bricq a aussi suggéré de ne pas trop faire cas des contentieux ayant opposé, par le passé, des sociétés françaises aux autorités algériennes, estimant que la question «fait partie des relations d’affaires». «Il y a eu des contentieux et il peut y avoir d’autres à l’avenir. C’est normal. Il faut relativiser et trouver le bon compromis», a-t-elle, en effet, recommandé. Pour la ministre française, «l’Algérie est une terre de projets» et «le bilan (de partenariat) est très positif». Dans le domaine de l’habitat, les entreprises françaises comptent investir le marché algérien, très convoité par d’autres pays européens. «Il me paraissait invraisemblable que la France et ses entreprises ne soient pas mobilisées. Quatre entreprises françaises sont présélectionnées dans les appels d’offres en cours», a-t-elle indiqué. «Notre objectif est le développement économique croisé», a-t-elle soutenu. La ministre française a, enfin, renouvelé la volonté de son pays de maintenir la relation économique franco-algérienne «à son très haut niveau».
Amine Sadek
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