Sado-ma(r)ochisme
Dans un nouveau numéro de cirque relayé par les médias, l’incorrigible secrétaire général du parti de l’Istiqlal marocain, Hamid Chabat, s’est attaqué aux députés sahraouis du parti au pouvoir, le PJD, les accusant de «servir les plans des généraux algériens». Encore l’Algérie ! Chabat reproche à ces députés d’avoir signé une pétition initiée par la militante des droits de l’Homme sahraouie, Aminatou Haidar, qu’il juge «hostile à l’unité territoriale du Maroc». Ce nervi du makhzen, véritable incarnation du système pourri de Rabat, s’était distingué, il y a quelques semaines, par des déclarations intempestives contre l’Algérie, en appelant notamment à «reconquérir», par la force, les villes algériennes de Tindouf et Béchar. Sortis de la bouche d’un dirigeant politique ayant toujours la grâce du palais royal, et réputé pour être son porte-voix zélé, ces propos ont valeur de casus belli. Mais pour ceux qui connaissent la réalité politique du Maroc, cette escalade discursive chez Chabat est symptomatique d’une tendance plutôt nihiliste, sadomasochiste, par laquelle ce trublion tente d’exprimer tout le malaise qui ronge son parti, le vieux Istiqlal, qui a définitivement perdu son aura depuis la montée des islamistes, sur injonction du roi. Un parti qui commence même à perdre sa fonction de béquille du makhzen, l’administration centrale qui régule la vie politique et économique du pays. D’où sa décision, qui a coïncidé avec ces déclarations de Chabat sur l’Algérie, de se retirer du gouvernement Benkirane, suivie de scènes d’auto-flagellation devant son roi.
R. Mahmoudi
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