AADL : les veuves, les orphelins et les vieux exclus
Un climat de colère régnait, ce matin, devant le siège de l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL), où des centaines de souscripteurs se sont rassemblés après qu’il leur a été signifié, par le service juridique de l’agence, qu’ils n’auront pas droit à leur logement. Les concernés par cette décision arbitraire sont les veuves, les orphelins, les personnes âgées et ceux dont le salaire ne dépasse pas les 24 000 DA. Abasourdies, des veuves s’interrogeaient sur les motifs d’une telle décision «injuste», laquelle bafoue un de leurs droits les plus fondamentaux : celui d’avoir un toit pour elles et leurs enfants. «Le directeur général nous a dit : vos maris sont morts. Vos dossiers de logement sont morts avec eux», dénoncent à l’unisson, les veuves meurtries. Hayet, 47 ans, Zakia, 40 ans, Yamina, 62 ans, et bien d’autres, logeant chez des parents ou en location, se demandent, inquiètes, ce qu’elles vont pouvoir faire, maintenant que le seul espoir d’acquérir un logement décent s’est envolé. «Mon mari a trouvé la mort, il y a de cela deux mois, devant ce même siège, fauché par une voiture. Il est mort à cause de l’AADL, et maintenant, ils me disent que je n’y ai pas droit», raconte Zakia en pleurant. Toutes ces femmes désespérées arrivent à la même conclusion : «Notre Etat nous pousse, nos enfants et nous, à la débauche alors qu’il doit nous protéger.» S’ajoutent à cela, les orphelins, les retraités qui ont un salaire de moins de 24 000 DA et ceux dont l’âge dépasse les 70 ans. Omar, dont le père est décédé, explique que le DG de l’AADL leur a demandé la «freda» pour l’actualisation du dossier et de choisir une personne pour représenter les héritiers. «Une fois le dossier prêt, on nous a notifié de ne pas le déposer avec les autres, mais plutôt de ramener l’acte de décès et le remettre au service juridique», explique Omar. Il ajoute : «Nous avons fait ce qui a été demandé, malheureusement, on nous surprend cette fois-ci par le rejet de nos dossiers.» Selon les souscripteurs qui ont été reçus par le DG de l’AADL, M. Benidir, ce dernier aurait dit que ce n’était pas «son problème» et que cette décision viendrait «d’en haut» ; il conseille aux souscripteurs de se diriger vers le ministère de l’Habitat, seul habilité à donner des réponses, d’après lui.
Mohamed El-Ghazi
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