Issad Rebrab : «Cevital produira 2 700 000 tonnes de sucre en 2014»
«Aujourd'hui, notre raffinerie de sucre a une capacité de 2 000 000 de tonnes par an. Nous voulons la faire passer à 2 700 000 tonnes en 2014», a déclaré l’homme d’affaires algérien Issad Rebrab à l’agence de presse chinoise Xinhua. «Nous couvrons la totalité des besoins du marché national et nous dégageons des exportations vers 28 pays différents», a-t-il ajouté. Issad Rebrab a, par ailleurs, souligné que la philosophie de son Groupe «c'est de voir grand, commencer petit et aller vite», expliquant que dans tous les secteurs dans lesquels il investit, l’objectif est de faire passer le pays du stade d’importateur à celui d’exportateur : «Nous l'avons fait pour le sucre, les huiles raffinées, le verre plat et nous le faisons aussi maintenant pour l'électronique et l'électroménager. Nous avons aussi plusieurs projets dans différents domaines, tels que la pétrochimie, la sidérurgie et la cimenterie», a encore indiqué ce magnat de l’industrie agroalimentaire qui a commencé dans la métallurgie dans les années 1970. A une question sur la sécurité alimentaire en Afrique, Issad Rebrab s’est montré pessimiste : «Nous sommes très inquiets au niveau de la sécurité alimentaire. Jamais les stocks des produits de première nécessité ne sont tombés aussi bas.» Rebrab rappelle l’épisode de 2007, lorsque le Vietnam avait arrêté ses exportations de riz : «Cela a créé l'émeute de la faim au Sénégal et en Côte d'Ivoire», a-t-il dit, ajoutant que les Russes, en 2008, avaient stoppé leurs exportations de blé multipliant par deux et demi les prix de cette denrée vitale. «Aujourd'hui, on n'est pas à l'abri d'un aléa climatique. Donc, notre souci majeur est la sécurité alimentaire au niveau de nos pays», alerte Rebrab. L’homme d’affaires algérien ne compte néanmoins pas se cantonner au constat, puisqu’il projette d’investir en Afrique, «dans l'industrie agroalimentaire au départ, puis dans toutes les activités économiques». Issad Rebrab explique cette intention par le fait qu’«aujourd'hui, dans nos pays en Afrique, tout est à faire, que ce soit dans la production de l'électricité, dans les infrastructures ou dans la logistique». «Mais le plus urgent, note-t-il, c'est l'industrie agroalimentaire et l'agriculture.» Les investissements envisagés sont le résultat d’une analyse des marchés sur les dix dernières années, explique encore Rebrab : «Nous avons constaté que, depuis 2005, les prix des produits agroalimentaires ne font qu'augmenter.» A cela deux raisons : «La croissance démographique au niveau mondial et l’augmentation du pouvoir d’achat des cinq grands pays que sont la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Indonésie et le Mexique.» Le patron du groupe Cevital nous apprend, enfin, que l’Algérien consomme 33 à 34 kilogrammes de sucre par an, se classant ainsi troisième après l’Américain qui en consomme 50 et l’Européen 44 à 45 kilogrammes.
Lina S.
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