Bouteflika est «chez eux»
Soigné à l’hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce, à Paris, puis en convalescence à l’institution nationale des Invalides, dans la même ville, c’est-à-dire «chez eux», nul n’est mieux placé que les dirigeants français pour donner aux Algériens des nouvelles de leur président. «Il lui sera prodigué tous les soins nécessaires et ensuite il aura à rentrer, j’espère le plus rapidement possible, chez lui», vient de déclarer François Hollande parlant du président Bouteflika. Il intervenait sur une chaîne satellitaire française, France 24 pour ne pas la nommer, qui est censée avoir été créée pour diffuser des programmes vers les pays arabes, notamment le nôtre. Autant dire que personne, en Algérie, n’a raté l’information. Ce n’est pas un scoop mais, donné par les Français, les Algériens y croient. Il ne faut pas chercher loin pour savoir pourquoi, lorsque la même information a été quasiment criée par les officiels, chez nous, elle a été accueillie de façon pour le moins dubitative. L’explication est simple : la transparence n’a jamais été le point fort de nos gouvernants. Au contraire, c’est l’opacité la plus totale qui a souvent entouré des faits que, par la suite, tout le monde a fini par connaître. Dans ces conditions, la rumeur a souvent fait office de véhicule de l’information forcément manipulée sans que ce détour soit toujours justifié. Après avoir fait l’expérience du mensonge, il faudra du temps et bien plus que des professions de foi pour que notre peuple accorde du crédit aux déclarations officielles quand elle concerne des questions d’Etat. Il faut reconnaître que certains journaux algériens, en forçant la dose du doute et en délivrant des messages inverses aux thèses officielles, sont enclins à renforcer la tendance à l’incrédulité vis-à-vis de tout ce qui vient du gouvernement. Quand est-ce que les politiques en charge des affaires du pays comprendront que le peuple algérien est digne de confiance et que son patriotisme, prouvé tout au long de la résistance anticoloniale et particulièrement durant la guerre de Libération, n’a jamais faibli ?
Kamel Moulfi
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