Un Français condamné pour avoir vendu à l’Algérie des chevaux contaminés par un virus mortel
Un Français propriétaire d’un haras vient d’être condamné à une peine de prison assortie d’une amende, pour avoir faussé, en 2011, les analyses sanguines de pur-sang porteurs de la piroplasmose pour les exporter vers l'Algérie. C’est ce que rapporte le journal L’Union-l’Ardenais dans son édition de jeudi, précisant que Jean-Marc Chauveau, à la tête depuis 1977 du haras de Quercize à Argers, près de Sainte-Ménéhould, a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne d'escroquerie, d'exportation non déclarée de marchandise prohibée, d'exportation d'animaux vivants non conformes aux conditions sanitaires ainsi que de corruption active. Le mis en cause devra aussi assurer une publication de sa condamnation dans la presse régionale et la presse des entreprises. D’après le journal, en quarante ans de carrière dans le monde du cheval, Jean-Marc Chauveau a probablement fait son plus audacieux pari : fausser les analyses sanguines de pur-sang atteints de la piroplasmose pour les exporter vers l'Algérie. Mais, poursuit le journal, à ce jeu-là, force est de constater qu'on peut y laisser des plumes. Cette vente de chevaux contaminés à un investisseur privé algérien avait fini par contraindre l'Algérie à interdire, au mois de mars de la même année, toute importation équine en provenance de la France, après la découverte de la supercherie. D’après le journal français, d'âpres négociations avaient alors été nécessaires pour que les frontières algériennes s'ouvrent de nouveau progressivement aux chevaux français. L’Union-l’Ardenais a mis en exergue le discrédit certain qui avait également touché les instances vétérinaires et sanitaires de la Marne et du Maine-et-Loire qui avaient validé les analyses faussées par le négociant. Aussi, pour respecter les contraintes réglementaires, le négociant n'a pas hésité à fausser les analyses sanguines des chevaux contaminés en leur administrant un traitement médicamenteux, le Carbésia, dont les effets ont été de neutraliser le virus momentanément. Le mis en cause a ensuite tenté de soudoyer le porteur des échantillons d’analyses pour la contre-expertise demandée par l’Algérie en lui proposant 1 000 euros en échange du colis. Ce que le porteur a refusé. Une ancienne édition du journal local de Reims nous apprend également que Jean-Marc Chauveau exporte ses chevaux vers d’autres pays du Maghreb, dont la Libye et la Tunisie. Mais on ne sait pas si des pur-sang contaminés ont également été vendus à ces deux pays voisins.
Amine Sadek
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