Le Front national à propos de l’hospitalisation de Bouteflika au Val-de-Grâce : «Qui paiera la facture ?»
Le député Front national Gilbert Collard vient d’interpeller le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, «sur les conséquences financières de l’hospitalisation de longue durée» du président Bouteflika en France. «Durant un mois, le président algérien, M. Abdelaziz Bouteflika, a été soigné à Paris à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce. Il a été récemment transféré dans un autre établissement de santé des Armées. Sa pathologie lourde a nécessité des soins coûteux, engagés par la République française via le budget du ministère des Armées», s’est plaint l’ancien avocat du tortionnaire Paul Aussaresses, pour qui «il importe maintenant de savoir qui va rembourser le Trésor public français» : «S’agit-il de l’Etat algérien ou de l’assurance personnelle de M. Bouteflika ?» s’est interrogé ce député du Gard, issu de la bourgeoisie marseillaise. Ce Franc-maçon, qui se proclame «radical» mais pas «extrémiste», dit souhaiter «savoir si la trésorerie des Armées ou la direction générale des finances publiques ont d’ores et déjà émis un mandat de recouvrement à cet effet». «Dans le cas contraire, précise encore ce militant encarté au parti d’extrême droite que préside la famille Le Pen, [je] souhaiterais savoir le montant de la créance constatée à ce jour.» Pour rappel, Gilbert Collard, actuellement membre de la commission des lois à l’Assemblée nationale française (parlement), avait déposé une plainte contre la Banque d’Algérie, au milieu des années 2000, dans le cadre de l’affaire Khalifa, mais celle-ci avait été déclarée irrecevable. Auteur prolifique au parcours politique cahoté, migrant d’un camp politique à un autre – aux antipodes l’un de l’autre –, cet avocat surmédiatisé finit par déclarer sa «préférence nationale» défendue par le Front national après avoir soutenu les travailleurs immigrés, allant jusqu’à qualifier les propos de Jean-Marie Le Pen de «microbiens». L’hospitalisation du président Bouteflika à l’hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce a donné lieu à une levée de boucliers en Algérie, beaucoup d’Algériens dénonçant la politique des deux poids deux mesures appliquée en matière d’accès aux soins, l’écrasante majorité des Algériens étant privée d’une bonne prise en charge médicale dans les hôpitaux du pays. En France, peu ou pas de partis se sont exprimés sur la présence du chef de l’Etat algérien sur le sol français, où il fut évacué en urgence suite à son malaise, hormis les messages d’assurance du président François Hollande et du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Aux dernières nouvelles, une équipe de la télévision d’Etat, l’ENTV, aurait été dépêchée hier à Paris pour effectuer un enregistrement vidéo avec le Président, souhaité par tous pour mettre fin aux rumeurs qui circulent depuis son absence forcée.
M. Aït Amara
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