FLN : des comités pour réclamer le retour de Benflis
Des comités se sont constitués à travers plusieurs wilayas pour réclamer le retour d’Ali Benflis à la tête du FLN, a-t-on appris d’une source interne au parti. Derrière ces comités, il y a des anciens ténors du parti, des membres influents au comité central, des députés et des sénateurs toujours fidèles à Benflis. Des réunions d’encadrement ont été tenues ces derniers jours, notamment à Laghouat, pour, dit-on, «peaufiner la stratégie de campagne en faveur de Benflis». Longtemps mis à l’écart, les militants du FLN proches de l’ancien secrétaire général Ali Benflis, poussés vers la porte de sortie après avoir perdu la présidentielle de 2004, sont ainsi de retour. Discrètement, ils tentent de profiter de la situation d’impasse dans laquelle se trouve l’ex-parti unique depuis la destitution d’Abdelaziz Belkhadem. Les pro-Benflis veulent prendre leur revanche, après avoir été carrément écartés ou contraints à faire profil bas. Il s’agit, d’après nos sources, d’œuvrer ensemble non pas pour le hisser à la tête du parti mais, plus, pour arriver à l’élection d’un secrétaire général qui porterait allégeance à la fort probable candidature d’Ali Benflis lors de la prochaine présidentielle. S’il n’a pas déclaré sa candidature, Benflis n’a non plus jamais dit qu’il ne se représenterait pas. Au niveau du siège national, c’est la panique. Accusé d’avoir retardé la tenue d’une réunion du comité central pour l’élection d’un SG, le coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, multiplie les réunions avec un groupe de caciques du parti. La dernière en date a eu lieu ce vendredi. Elle a regroupé, entre autres, Abderrahmane Belayat, Abdelkrim Abada, Amar Tou, Mohamed-Seghir Kara, Saïd Bouhedja et bien d’autres anciens qui refusent de passer le flambeau. D’après notre source, cette réunion a tourné autour des critères des membres de la commission de candidatures. Cette commission fait l’objet de toutes les convoitises en ce sens qu’elle pourra invalider toute «candidature encombrante». Un groupe de travail a été installé à cet effet. Il devra remettre son rapport dans quinze jours. «Le but est de fermer le jeu en mettant des critères sur mesure pour éliminer tout concurrent redoutable», ajoute notre source. Mais la pression des proches de Benflis ne cesse d’augmenter. L’incertitude sur la santé du Président accentue les tensions entre les deux camps. Si Benflis décide de se présenter à la présidentielle de 2014, il aura assurément besoin de l’appui de l’ex-parti unique.
S. Baker
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