Un chroniqueur saoudien : «Nos jeunes ont l’esprit pollué par une idéologie violente et sanguinaire»
En Arabie Saoudite, pays du wahhabisme, un courageux chroniqueur s’en prend aux religieux «maison» qui véhiculent la haine et polluent l’esprit des jeunes par une idéologie violente et sanguinaire. Dans le quotidien saoudien Al-Jazirah, Abd Al-Aziz Al-Samari s’est ouvertement attaqué au lobby très puissant des religieux en Arabie Saoudite et leur relais dans le monde arabe. Il les accuse d’avoir inculqué à des générations entières la culture de l’exclusion d’autrui, de l’extrémisme et de l’intolérance. Pour lui, ce «printemps arabe» dont on ne cesse de parler est la preuve de l’intolérance des sociétés arabes envers autrui. Il considère que «la société saoudienne est encore rigide dans sa pensée et non réceptive face à la diversité – reflétant une tradition profondément ancrée d’exclusion et d´extrémisme». Une tradition née du wahhabisme qui sévit encore dans plusieurs pays arabes. «Nous sommes confrontés à un grave danger qui pourrait conduire à la catastrophe : le danger d’endoctrinement dans les écoles», relève-t-il non sans inquiétude. Pour lui, l’une des conséquences de cette politique est le terrorisme religieux qui exclut autrui et peut conduire à la tuerie et à l’assassinat. Il estime qu’il est périlleux de croiser les bras et de transmettre cette culture de l’exclusion et de l’extrémisme aux générations futures. «Je charge certains religieux qui, jusqu’à récemment, ont prêché l’extrémisme, de s’excuser auprès de la société pour l'extrémisme qu´ils ont défendu ces dernières décennies. Ils ont, pendant de longues années, corrompu les esprits de nos jeunes avec une idéologie violente et sanguinaire. Ensuite, ils ont quitté les cercles de l'extrémisme et gagné honneur et gloire, sans être tenus pour responsables de ce qu'ils avaient fait à notre pensée religieuse», a-t-il dénoncé, appelant les sociétés arabes à se réveiller et à prendre leur destin en main.
Sonia B.
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