Al-Assad frappera-t-il vraiment «Israël» ?
Le président syrien Bachar Al-Assad s'est engagé à riposter militairement en cas d'une nouvelle offensive israélienne contre son pays. Il y a déjà quelques jours, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, avait annoncé une position similaire. Selon des informations, Damas est sérieux dans sa mise en garde. Il a livré un message clair aux parties concernées, notamment aux Américains : «Israël» doit penser plusieurs fois avant de mener un nouveau raid en Syrie.
Qu'est-ce qui a changé ?
– En premier lieu, la destruction d'envergure en Syrie, ce qui rend futile tout dégât causé par un raid israélien. Alors que si la Syrie riposte par un certain nombre de roquettes sur l'entité sioniste, le résultat serait néfaste, surtout au niveau psychologique. C'est ce qu'affirme un responsable syrien. «Nous n'avons rien à perdre alors que leurs dégâts seront de loin plus importants.»
– Le front du Golan, calme depuis des décennies, sera ouvert à des parties populaires syriennes, arabes et palestiniennes, prêtes à mener des opérations contre l'ennemi.
– Toute offensive israélienne contre la Syrie sera limitée par des contraintes et des lignes rouges à ne pas dépasser. Il n'est point permis que la frappe soit dirigée vers ce qui pourrait provoquer une guerre régionale. Sur ce, la riposte à la frappe serait plus importante que la frappe en soi, puisque les conditions de toute guerre régionale et internationale impliquent désormais l'Iran, la Russie et les États-Unis. Sachant dans ce contexte que ces derniers poursuivent leurs pourparlers en catimini avec Téhéran, dans le but de prévenir toute implication dans une guerre régionale.
– Les partenaires de la Syrie dans la bataille actuelle, notamment le Hezbollah, réalisent que toute agression israélienne les vise directement. La cessation de la livraison des armes stratégiques à la résistance y est à l'origine. Avec la participation au combat aux côtés de l'armée syrienne, toute riposte à «Israël» serait commune.
– Les missiles S-300 livrés à la Syrie pourraient ne pas être les armes les plus importantes obtenues par Damas. Des informations quasi confirmées affirment que la haute technologie et des armes stratégiques pourraient être utilisées dans la prochaine bataille. La Russie avait mis en garde le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, contre toute nouvelle aventure en Syrie. Elle a décidé de couvrir toute riposte syrienne. Elle l'avait clairement signifié aux Syriens, aux Américains et à l'Otan, en dépit du fait qu'elle préfère éviter l'ouverture de ce front.
– En bref, la meilleure réponse aux plans de discorde confessionnelle voulus en Syrie serait de rediriger la boussole vers la direction initiale : la guerre avec «Israël», aussi limitée soit-elle, augmentera la sympathie arabe à l'égard de la Syrie, surtout que le climat populaire a commencé à changer dans certains pays arabes.
– Toute bataille entre «Israël» et la Syrie embarrassera les pays gouvernés par les Frères musulmans. Elle embarrassera de même le mouvement Hamas et l'opposition syrienne. Si cette dernière acclame l'offensive israélienne, elle commettra une erreur. Si elle observe le silence, son mutisme sera critiqué. Et si elle affiche sa condamnation, sa position serait comprise en faveur du régime. Pour toutes ces raisons, la Syrie paraît sérieuse dans sa riposte à «Israël». Les informations en provenance du centre de la décision syrienne confirment que l'armée syrienne et le Hezbollah ont établi des plans pour faire face à cette éventualité. En fin de compte, la recrudescence des menaces à ce titre est bénéfique à tous les niveaux.
Djerrad Amar
Source : Assafir
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