Des ONG françaises dénoncent la réhabilitation de l’OAS
Les tentatives de réhabiliter les anciens assassins de l’Organisation armée secrète (OAS, opposée à l’indépendance de l’Algérie) se multiplient en ce cinquantième anniversaire de la libération du pays. Ces agissements ici et là ont fini par faire réagir la Ligue française des droits de l’Homme (LDH). Cette ONG, toujours fidèle à ses principes cardinaux, a en effet dénoncé énergiquement ces tentatives de réhabilitation des anciens tueurs de l’OAS. Des tentatives qualifiées par la LDH de «dérives idéologiques» de ceux qui continuent de défendre ardemment «les aspects positifs de la colonisation». «Il est indispensable que soient officiellement reconnus, simplement reconnus, les crimes et méfaits qui ont accompagné la colonisation et la guerre d‘indépendance de l’Algérie», a souligné la LDH dans un communiqué ouvert à signature. «Indispensable, explique-t-elle, pour bannir en France toutes les formes de racisme que ces dérives alimentent. Indispensable pour permettre le renforcement des liens d’estime et d’amitié entre les peuples algérien et français, et l’établissement d’une coopération active et sincère entre la France et l’Algérie». Sous le titre «Non à de nouveaux éloges de l’OAS», le communiqué de LDH condamne la décision prise par le Collectif aixois des rapatriés (CAR), d’inaugurer, le 7 juin, à Aix-en-Provence, un monument érigé «à la gloire» des membres des sinistres commandos delta de l’OAS, Albert Dovecar et Claude Piegts. Des noms qui rappellent cette période noire et sanglante de la fin de la guerre d’Algérie. Des monuments de même nature que ceux de Nice, Toulon, Perpignan et Marignane, ont déjà été érigés «à la gloire de tels assassins», dénonce la LDH pour laquelle l’histoire sombre de l’AOS ne pourrait en aucun cas constituer un motif de fierté pour la France et les Français. Ces irréductibles de «l’Algérie française» comptent se rassembler, vendredi prochain, pour «célébrer la mémoire des tueurs de l’OAS et rendre hommage à l’Algérie française et donc aux crimes commis en son nom». Le réseau Sortir du colonialisme et l’Association de défense des anciens détenus de l’Algérie française (Adimad) condamnent ,leur côté, cette forfaiture qui n’est assurément pas de nature à servir les intérêts des «deux peuples amis».
S. Baker
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