Un Nobel de la guerre
On ne sait plus si c’est la paix qui n’a plus la même perception dans le monde d’aujourd’hui, ou si ce sont les institutions internationales qui sont en train de pervertir cette noble valeur, en confondant sciemment pacificateurs et pacifistes. Après l’hilarant prix Nobel de la paix décerné en 2009 à Barack Obama, pour un discours larmoyant qu’il a prononcé après son investiture sur sa volonté d’instaurer la paix dans le monde, et celui, plus pathétique, qui a été attribué à l’Union européenne – avant sa décision d’armer des terroristes en Syrie –, une autre distinction internationale prestigieuse, le prix Unesco de la paix, vient d’être décerné au président français François Hollande, pour, lit-on dans un communiqué de l’organisation, son intervention (militaire, ndlr) au Mali. Depuis quand le déclenchement d’une guerre est-il perçu comme une œuvre de paix ? D’habitude, on honore et on récompense des personnalités ayant contribué efficacement pour stopper ou empêcher une guerre, à travers des accords de paix, à l’exemple des Arafat et Shimon Perez, des Begin et Anouar Sadate, quoi qu’on ait pu dire sur tel ou tel choix, ou ayant souffert des affres d’une guerre, ou alors des personnalités philanthropes, des hommes de religion ou des artistes, des intellectuels engagés qui, par leurs œuvres ou leurs actions, font la promotion de la tolérance et de la cohabitation pacifique entre les peuples. A ce rythme, il serait plus judicieux de créer un prix Nobel de la guerre, pour récompenser la mort et la désolation.
R. Mahmoudi
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