Agression contre les journalistes : appel au boycott de l’APN
L’agression d’un reporter photographe de l’AFP et d’une journaliste du quotidien Ennahar au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN) a suscité une vive colère de la corporation. Dans une déclaration commune, le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération nationale des journalistes algériens (FNJA) appellent au boycott de toutes les activités de l’APN. Cette action, expliquent les deux syndicats, vise à contraindre cette institution à prendre des mesures contre les deux parlementaires auteurs des agressions en question. «Il est souhaité de la part des responsables des médias algériens et de ceux dont les médias sont accrédités en Algérie de contribuer au respect de cette décision qui a pour seul objectif de défendre la dignité des professionnels de la presse. Les deux syndicats dénoncent, encore une fois, cette dérive grave de deux personnages «devenus par magie députés au sein de cette Assemblée». Les faits remontent à quelques jours. «Mardi 4 juin, alors qu’il couvrait le discours prononcé par le Premier ministre turc à l’APN, notre confrère Farouk Batiche, reporter-photographe à l’agence de presse AFP, a été insulté par Baha Eddine Tliba, député de Annaba et vice-président du groupe parlementaire du FLN. Ces insultes, dont la vulgarité démontre le niveau de l’éducation de cet "élu", ont été prononcées au sein de l’hémicycle et en présence de nombreux témoins», ont précisé les deux syndicats tout en affirmant que le concerné a décidé de déposer plainte. Bien avant cette grave dérive verbale d’un «représentant du peuple», une députée du même parti politique s’est distinguée, le mercredi 30 mai, par sa vulgarité à l’égard d’Amel Lakel, une journaliste travaillant pour le quotidien Ennahar. Cette députée, répondant au nom de Akila Rabhi, a «injurié de manière abjecte notre consœur», ajoutent les deux syndicats. Pis encore, «elle s’est même permis de lui cracher au visage». Une première dans les annales de l’APN.
Sonia B.
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