Mensonge sarin
La Maison-Blanche, par la voix de son porte-parole, vient de rejeter de prétendues preuves qui lui ont été présentées par le gouvernement français sur l’usage d’armes chimiques par le régime syrien. Paris voulait, insidieusement, rallier Washington à son nouveau plan d’invasion. Cela nous rappelle le remue-ménage d’avant la guerre d’Irak, en 2003, sauf qu’à cette époque, les rôles étaient inversés : l’ancien ministre des Affaires étrangères français, Dominique De Villepin, s’élevait gaillardement contre les allégations de Colin Powell sur de prétendues armes de destruction massive en Irak. Mais au-delà de cet aspect anecdotique et de ce partage de rôles entre puissants, jusqu’à quand le monde arabe va-t-il rester otage des caprices des dirigeants des pays occidentaux et au gré des intérêts des uns et des autres, en tout cas pas de ceux des peuples irakien et syrien ? Mais quand on voit que la Ligue arabe est le meilleur soutien de ces grandes puissances, que les régimes arabes les plus riches, au contraire, déboursent sans compter pour financer les projets de destruction de pays «frères», que l’ONU est toujours incapable d’empêcher les agressions qui sont souvent décidées en son nom et avec sa caution forcée, que de grands titres de la presse mondiale participent directement – le cas du journal Le Monde qui assure détenir «en exclusivité» des preuves sur l’utilisation de gaz sarin en Syrie – à ces machinations de guerre, on se rend compte que la communauté internationale est en train de régresser dangereusement et que les Arabes n’ont plus, pour survivre, qu’à s’en affranchir.
R. Mahmoudi
Comment (6)
Les commentaires sont fermés.