Les salafistes achètent les voix des pauvres pour 2014
De nombreux salafistes, bien organisés, s’activent en toute discrétion dans les quartiers populaires de différentes villes du pays. Leur but : gagner la sympathie des populations aux revenus bas en leur proposant des aides financières et des denrées alimentaires gratuites, a-t-on appris d’une source informée. «Leur tactique est simple. Ils frappent à la porte des familles pauvres. Ils leur proposent leur aide, de la nourriture et des soins médicaux. Ils prennent en charge leurs malades dans des cliniques privées et paient leurs courses quotidiennes auprès de l’épicier du coin. Ils leur offrent même de la viande une fois tous les quinze jours. Ils ne leur refusent absolument rien», rapporte notre source qui atteste de leur présence dans des quartiers d’Alger, comme Bologhine, Bab El-Oued, Kouba et Hussein-Dey. Ces salafistes ne manquent pas d’argent. «Quand on les sollicite, ils ne disent jamais non. Ils font tout pour prendre en charge les problèmes des citoyens. Ils se substituent à un Etat absent», précise encore notre source. Longtemps cantonnés dans les mosquées où ils s’adonnaient à l’endoctrinement de chérubins issus des milieux déshérités, les salafistes sortent désormais dans la rue pour «pratiquer la politique du couffin», ajoute notre source, non sans sarcasme. Une potion magique appliquée par les anciens du FIS dissous qui continue apparemment à faire recette aujourd’hui, dans un contexte social explosif aggravé par l’érosion du pouvoir d’achat. Leurs actes de «bienfaisance» sont loin d’être innocents. Leur aide n’est absolument pas sans contrepartie. «Ces salafistes sont encadrés et structurés. Ils ont des affiliations politiques. On dit que certains d’entre eux roulent pour des chefs de l’ex-Hamas. Une chose est sûre, ils jouissent d’une bonne réputation au sein de la population, surtout qu’ils montrent patte blanche. Mais le moment venu, ils n’hésiteront pas à utiliser tout ce beau monde pour accomplir leurs desseins inavoués», souligne-t-on encore. Cet activisme intervient au moment où on parle de la fin politique du président Bouteflika qui, malade, est appelé à passer le flambeau. Profitant aussi du contexte régional, les partis islamistes croient réellement en leur chance de prendre le pouvoir en Algérie. Ils semblent ainsi user des mêmes techniques que les Frères musulmans en Egypte, qui ont réussi à créer un Etat dans l’Etat. Cela leur a permis de prendre le pouvoir, au grand dam des démocrates. Le péril vert est toujours à nos portes. La vigilance est plus que jamais de mise, d’autant que l’Etat se montre incapable de régler les nombreux problèmes des citoyens qui vont s’aggravant.
Sonia B.
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