Louh accuse les walis de s’opposer aux instructions de Bouteflika
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale n'arrive pas à faire entendre raison aux walis. Il perd même patience. Très irrité, Tayeb Louh s’en prend à ces commis de l’Etat qu’il accuse d’«indiscipline». Ils sont, d’après lui, une trentaine à ne pas respecter l’ordre institutionnel et à refuser d’appliquer des décrets présidentiels et des instructions du Premier ministre. Révoltés ? Contre quoi ? Contre qui ? Leur attitude est inadmissible, a souligné le ministre lors d'une visite d'inspection qu'il effectuait, aujourd'hui mardi, dans la wilaya de Boumerdès. Il a cité comme exemple le refus d’application du décret présidentiel n°12-23 du 18 janvier 2012, qui oblige tous les walis à consacrer 20% des marchés publics aux micro-entreprises créées dans le cadre des dispositifs Ansej et Cnac. «Je ne comprends pas pourquoi certains walis refusent d’appliquer ces mesures. L’argument selon lequel le décret en question n’est pas clair ne justifie pas un tel comportement», a-t-il fulminé, appelant ces walis à revenir à la raison. Ceux qui refusent d’appliquer ce décret n’ont aucune excuse, le texte étant, selon lui, «très clair» et «précis». «Je ne peux pas me taire devant une telle situation. Il y va de la crédibilité de l’Etat. Comment peux-t-on faire avancer les choses quand les décisions présidentielles ne sont pas traduites sur le terrain ?» se demande-t-il. Tayeb Louh affirme avoir saisi officiellement le Premier ministre pour prendre les mesures nécessaires afin de débloquer cette situation. Les walis récalcitrants risqueraient des sanctions. Il s’agit là d’une situation inédite qui peut s’expliquer par l’absence prolongée du chef de l’Etat, hospitalisé à l’étranger. Car l’un des critères de nomination de ces commis de l’Etat reste leur docilité et l’obéissance à ceux qui les ont désignés à ce poste.
Sonia B.
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