Elections du CFCM : l’Algérie perd la bataille de Paris
Si les Algériens sont numériquement plus nombreux en France que les Marocains, au niveau de la représentation religieuse, nos voisins de l’ouest sont visiblement toujours plus nantis. Les dernières élections du Conseil français du culte musulman (CFCM) viennent de confirmer cette suprématie des Marocains dont les représentants, qui se sont présentés sous la bannière du Rassemblement des musulmans de France (RMF), ont raflé 25 sièges sur 44, reléguant loin derrière la Grande Mosquée de Paris (GMF), proche de l’Algérie, qui n’a récolté que 8 sièges. Cette bataille électorale démontre, une nouvelle fois, que l’influence de la GMF, présidée par l’Algérien Dalil Boubekeur depuis des lustres, a nettement diminué au point de n’avoir qu’un poids résiduel, devant l’avancée des organisations proches du Maroc. Certes, nos voisins de l’ouest ont fait preuve d’une générosité plutôt exceptionnelle en décidant d’introniser Boubekeur à la tête du CFCM, en remplacement du Marocain Mohammed Moussaoui, mais cela ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. La Grande Mosquée de Paris doit rapidement se remettre en cause pour tenter de renverser la vapeur dès que l’occasion se présente, car l’image est pathétique d’une Algérie réduite à un rôle presque d’observateur dans un pays où numériquement ses ressortissants sont plus nombreux que les autres communautés. De là à dire qu’il s’agit là d’un échec personnel de Dalil Boubekeur, il y a un pas que beaucoup d’observateurs oseraient franchir.
A. Sadek
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