Un analyste militaire israélien : «Laissons les Arabes s’entretuer !»
Dans son commentaire du jour, l’analyste militaire du quotidien israélien Yediot Aharonot, Alex Fishman, a exhorté le gouvernement de son pays à «laisser les Arabes s’entretuer tranquillement», parce que, estime-t-il, la moindre intervention israélienne pourrait les unir à nouveau contre leur ennemi historique. «Les doigts de Netanyahou le démangent, écrit-il. Celui qui l'a vu cette semaine faire des menaces au ministère des Affaires étrangères, devant la commission de la Défense à la Knesset, a vu un chef avec le doigt sur la gâchette.» L’auteur énumère tous les drames qui déchirent le monde arabe : «Chaque jour, quelque 400 à 500 personnes sont tuées dans les pays qui nous entourent. A Tripoli, au Liban, des combats ont lieu tous les jours entre les quartiers de Djabel Mohsin et Bab Al-Tabani. En Syrie, 80 personnes sont tuées chaque jour. Les Kurdes dans le nord de la Syrie ont coupé avec l'Etat.» Et d’enchaîner : «Chez les Palestiniens, il n'y a pas de solution en vue au désaccord entre le Hamas et l'Autorité palestinienne. En Egypte, c’est le chaos économique et constitutionnel, et, dans les rues, c'est la débandade totale. Les Egyptiens sont préoccupés par le projet de construction d’un barrage par l’Ethiopie sur le Nil bleu, qui fournit 80% de l'eau à l'Egypte.» Plus à l’ouest, «en Libye, les tribus et les milices armées se massacrent les unes les autres. Là, les morts ne se comptent plus. Les grandes villes de la Tunisie entrent dans un état de couvre-feu tous les soirs. Des soldats tunisiens sont tués en combattant les salafistes à la frontière avec l'Algérie». Quant à l’Irak, «il est déjà divisé en trois, et la guerre civile reprend de plus belle, sans parler de ce qui se passe en Somalie, au Tchad, au Soudan, au Yémen et au Bahreïn». Et l’auteur d’en tirer une conclusion des plus cyniques, mais qui laisse méditatif : «Depuis deux ans, le monde arabe brûle et s’anéantit sans aucune intervention extérieure, et cela pourrait continuer encore pendant de nombreuse années. Alors, pourquoi devrions-nous, nous Israéliens, en raison de quelques généraux trublions et un Premier ministre à la gâchette facile, donner aux Arabes l’occasion de s'unir autour du seul dénominateur commun qu'ils ont : la haine d’Israël ?»
R. Mahmoudi
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