Après les Etats-Unis, le scandale des écoutes éclabousse la France
Après les révélations sur les programmes de surveillance des communications par les Etats-Unis, faites par Edward Snowden, le quotidien français Le Monde vient d’annoncer que les services secrets de l’Hexagone disposeraient aussi de «grandes oreilles» pour surveiller le téléphone et l’internet. «Les services secrets français écoutent, lisent et décortiquent, y compris hors des frontières de la France, chaque jour, le flux du trafic internet entre la France et l'étranger, hors de tout cadre légal», rapporte le journal qui se réfère à des confessions faites par un ancien de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Pourtant, note le journal, les écoutes téléphoniques devraient être restreintes «aux cas de sécurité nationale, sauvegarde des éléments essentiels du potentiel scientifique et économique de la France, prévention du terrorisme, de la criminalité et de la délinquance organisées, et de la reconstitution ou du maintien de groupements dissous». Jusqu’à présent ce dispositif était passé sous silence en l’absence de tout cadre légal, d’après le journal. Les autorités françaises se dédouanent en avançant que les centres d’hébergement des sites sont, pour beaucoup, basés à l’étranger, ce qui dispense la DGSE de répondre à la loi française. Un service d’inspection des services secrets et le renforcement de leur contrôle parlementaire viennent cependant d’être annoncés par l’Elysée. Selon le témoin interrogé par Le Monde, la quantité d’information décryptée est immense, et c’est un peu «une pêche au chalut». La DGSE est, selon cette source, à l'écoute de tous les échanges internet en France et à l’étranger, «partout où existent des intérêts français». Visiblement gênée par ces révélations, la DGSE tente de trouver quelque prétexte à ces écoutes illégales en affirmant que «les centres d’hébergement (des écoutes, ndlr) sont basés à l’étranger, donc le législateur français n’a pas à y regarder».
Amine Sadek
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