Salafisme : l’Etat va faire le ménage dans les mosquées
Après plusieurs constats alarmants et des appels incessants de spécialistes, le gouvernement décide enfin de prendre des mesures contre les salafistes qui s’emparent des mosquées. Vivement interpellé par des sénateurs, le ministre des Affaires religieuses, Bouabdallah Ghlamallah, annonce la mise en place, «dans les plus brefs délais», d’une instance religieuse puissante pour encadrer les fatwas en général et surveiller de près les prêches dans les mosquées. Cette nouvelle institution religieuse s’érigerait en digue contre les vents religieux néfastes venant de l’Orient, essentiellement de l’Arabie Saoudite et du Qatar. Sans donner la date précise de sa création, le ministre rassure qu’avec cette future instance, l’autorité de l’Etat reviendra avec force et vigueur dans les mosquées et tous les établissements religieux, dont les écoles coraniques et les garderies islamiques qui poussent comme des champignons. Bouabdallah Ghlamallah affirme que le gouvernement a pris la mesure du danger qu’encourt le pays en laissant ses mosquées entre les mains de salafistes ralliés à des puissances étrangères qui ne veulent pas forcément du bien pour l’Algérie. Fini donc, d’après lui, le temps de l’inaction. Son département ministériel, précise-t-il encore, va «faire le ménage» et renforcera l’encadrement et la formation des imams. Le ministre des Affaires religieuses a été maintes fois interpellé sur ce phénomène qui gagne du terrain en Algérie sans pour autant prendre des mesures à la hauteur de la menace. Pourtant, la sonnette d’alarme a été tirée par des responsables au sein de son propre département ministériel. Selon les dernières données disponibles au niveau du ministère, il y a près de 80% de mosquées (plus de 17 000) à travers le territoire national qui seraient sous le contrôle d’imams salafistes. Les salafistes sont connus pour leur rejet de la référence religieuse algérienne et leur refus de se conformer aux lois et aux règlements préconisés par le ministère pour gérer les mosquées et autres établissements religieux. Ce réveil tardif du gouvernement semble trouver son explication dans ce qui se passe actuellement à nos frontières, avec les salafistes qui prennent le pouvoir en Egypte, qui défient l’Etat tunisien et qui sèment le chaos en Libye.
Sonia B.
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