La coordination des chômeurs rate sa sortie à Béjaïa
Grande déception chez les dirigeants de la Coordination nationale de la défense des droits des chômeurs, qui n’a pas drainé une grande foule, aujourd’hui samedi, à Béjaïa, alors qu’ils s’attendaient à une forte adhésion dans une ville connue pour son dynamisme politique et sa fronde sociale. A peine une centaine de manifestants ont répondu à l’appel lancé pourtant il y a près de deux semaines de cela. La marche s’est ébranlée aux environs de 10h de la maison de la culture Taous-Amrouche pour culminer devant le siège de la wilaya. Les manifestants ont scandé des slogans traditionnels en arabe et en kabyle, «Il y en a marre du chômage !», «Jugez Chakib Khellil et Saïd Bouteflika !» ou encore « Val-de-Grâce pour tous ! Sonatrach pour tous !». Arrivés devant le siège de la wilaya, où un dispositif de sécurité a été mis en place, les animateurs ont été autorisés à organiser un petit rassemblement et improviser quelques prises de parole. Quatre représentants locaux du mouvement des chômeurs se sont relayés pour expliquer leur détermination à poursuivre la lutte jusqu’à la satisfaction de leurs revendications, le plein emploi, la justice sociale, etc. Un animateur d’Amizour dira que le mouvement «ne saurait être une alternative aux partis politiques». Présent au rassemblement, Tahar Bellabas, la figure emblématique du mouvement, a tenté de galvaniser un moment la foule, en vain. Répondant un peu plus tard aux questions d’Algeriepatriotique, Belabbas a essayé de cacher sa déception et de relativiser l’échec de la marche d’aujourd’hui en affirmant que «les gens ici n’ont peut-être pas encore compris que nous sommes un mouvement national et non régional». Et de justifier : «Notre force ne se mesure pas par le nombre de manifestants, parce que nous ne faisons pas de la politique partisane. Le plus important pour nous, c’est d’installer des comités locaux de la coordination des chômeurs et de marquer notre présence au niveau de tout le territoire national.» Tout en se disant «apolitique», Tahar Belabbas dira toutefois que «nous luttons pour le départ du système en place, de manière tranquille et pacifique». Il s’élève de nouveau contre ceux qui l’accusent, lui et le mouvement qu’il conduit, d’être «manipulés de l’étranger».
De Béjaïa, Rabah Aït Ali
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