Le régime de Ghannouchi harcèle les journalistes en Tunisie
La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) s’est élevée, dans un communiqué, contre les pressions et autres mesures répressives dont sont victimes les journalistes tunisiens de la part du gouvernement de leur pays dirigé par les islamistes du mouvement Ennahda. L’organisation note qu’en moins de 48 heures, la justice tunisienne a condamné à des peines de prison ferme trois militants pacifiques et un artiste, et plusieurs personnes dont des journalistes ont été arrêtées et sont aujourd'hui l'objet de poursuites après avoir protesté contre ces décisions de justice sévères. La FIDH ne manque pas de dénoncer cette nouvelle vague de mesures répressives qui s'inscrivent, d’après elle, «dans un contexte d'atteintes répétées aux libertés individuelles». Cette «nouvelle vague» de pressions contre les membres de la corporation journalistique est intervenue, selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, suite à la condamnation d’un rappeur tunisien par la justice de son pays à deux ans de prison ferme pour avoir critiqué la police dans une chanson. Alors que des cris se sont élevés dans la salle d’audience après le prononcé du verdict à l'encontre d'Alaa Yacoub, la police est intervenue brutalement pour évacuer des artistes, des journalistes et amis du rappeur. D’après la FIDH, des actes de violence ont aussi été perpétrés à l'extérieur du tribunal par les forces de l'ordre, et plusieurs personnes, dont la journaliste Hind Meddeb, ont été arrêtées. Libérées le 14 juin, Hind Meddeb et six autres personnes comparaîtront devant un juge d'instruction le 17 juin. La FIDH appelle à la libération des personnes condamnées et détenues dans le cadre de ces affaires et demande, par cette occasion, aux autorités tunisiennes de se conformer pleinement à leurs engagements internationaux de protection des droits de l'Homme et en particulier à respecter et garantir les libertés d'opinion et d'expression. La FIDH appelle, par ailleurs, les autorités à inviter en Tunisie dans les plus brefs délais les Rapporteuses spéciales de la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples sur les droits des femmes et la liberté d'expression pour des missions de contact et de promotion des droits humains.
Amine Sadek
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