L’Etat algérien s’opposerait au rachat de Michelin par Cevital
La transaction relative au rachat de Michelin Algérie par le groupe Cevital va-t-elle tomber à l’eau ? Selon des sources citées par le célèbre journal électronique français Mediapart, le gouvernement algérien s’apprêterait à s’opposer à la reprise de la filiale algérienne du groupe français par Cevital en brandissant son droit de préemption sur la cession des participations du géant mondial des pneumatiques. Citant des sources proches du dossier, tout en y mettant ses réserves, Mediapart évoque un coup de théâtre dans le dossier Michelin Algérie. D’après ces sources, le Premier ministre Abdelmalek Sellal aurait même instruit le ministre de l’Industrie, Chérif Rahmani, pour présenter un rapport détaillé sur la transaction et proposer un «plan B» pour empêcher l’arrêt de l’activité industrielle de l’usine de Bachdjarrah et trouver un accord avec Michelin Algérie et Cevital. Certes, pour le moment, aucune déclaration officielle ou un quelconque communiqué des parties concernées ni du gouvernement algérien n’est venu éclaircir la situation par rapport à ce sujet. Le gouvernement algérien a-t-il été sensible à la lettre qui lui a été transmise par les travailleurs de Michelin Algérie craignant pour le sort de leurs emplois après le rachat ? Cela dit, le motif invoqué pour cette opposition est d’empêcher la fermeture de l’usine, selon les termes de l’accord passé entre le magnat du groupe agro-alimentaire Issad Rebrab et le groupe Michelin dans le cadre du plan de restructuration que celui-ci poursuivra en France et dans le monde, jusqu’à la fin de l’année 2013. Pour les sources citées par Mediapart, il est aussi question de s’opposer à une «liquidation pure et simple» d’un outil productif employant des «centaines de salariés» et «susceptible d’être l’objet d’un scénario autre que celui de faire de l’usine de Bachdjarrah autre chose qu’un entrepôt». D’autre part, il s’agit «surtout» de se conformer aux dispositions de la loi de finances complémentaire de 2009 dans laquelle le «droit de préemption» est inscrit pour sauver et relancer le tissu industriel national. Pourquoi l’Etat a-t-il réagi tardivement ? Pour ces mêmes sources, la question est en elle-même synonyme de la polémique qu’il y a eu au sein des services concernés par le dossier et du temps pris à «apprécier» le contenu de l’accord entre Michelin Algérie et Cevital.
Amine Sadek
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