Visite du Premier ministre turc : ce que Sellal a demandé à Erdogan
L’Algérie a officiellement sollicité la Turquie pour la signature d’un accord bilatéral dans le cadre de son processus d’adhésion à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). C’est l’une des demandes exprimées par les hautes autorités algériennes lors de la récente visite d’Etat du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, en Algérie. «Nous avons demandé au Premier ministre Erdogan d’œuvrer pour la signature d’un accord bilatéral avec son pays dans le cadre de notre processus d’adhésion à l’OMC», a déclaré Mustapha Benbada, ministre du Commerce, à l’agence turque Anatolie, qui a diffusé aujourd’hui l’information sur son site en arabe. «Cette demande est tout ce qu’il y a de plus normal pour un pays qui a totalement ouvert son marché commercial et économique aux entreprises turques», estiment des économistes interrogés par Algeriepatriotique. «La Turquie est devenue un important partenaire commercial de l’Algérie, avec qui les échanges ont atteint 5 milliards de dollars en 2012», expliquent-ils. Recep Tayyip Erdogan veut porter ces échanges à 10 milliards de dollars. Pour ce faire, il relance sa demande d’une zone de libre échange entre les deux pays. Ce à quoi Alger a répondu positivement en exprimant sa volonté d’entamer les négociations avec Ankara. L’Algérie, comme a tenu à le préciser le ministre du Commerce, a déjà signé des accords bilatéraux avec cinq autres pays membres de l’OMC. Il s'agit du Brésil, de Cuba, de l’Uruguay, du Venezuela et de l'Argentine. Des pays avec lesquels l’Algérie entretient d’excellentes relations de longue date. Les accords bilatéraux constituent une étape décisive dans les négociations multilatérales. Plus il y a d’accords bilatéraux, plus les chances d’intégrer l’OMC dans des délais moins longs sont grandes. L’Algérie, qui a introduit sa demande d’adhésion à l’OMC en 1987, n’arrive toujours pas à faire avancer les négociations, certains membres réclamant beaucoup de concessions, à l’instar de l’Union européenne avec laquelle l’Algérie est liée par un accord d’association en vigueur depuis 2005. C’est d’ailleurs à cause de ces concessions demandées, jugées excessives par les négociateurs algériens, que les négociations ont été plusieurs fois interrompues. Des négociations qui ont repris en 2012. Dans un long entretien exclusif accordé en mai dernier à Algeriepatriotique, le directeur adjoint de l’OMC, le Chilien Alejandro Jara, a estimé qu’une nouvelle page du processus de négociations est engagée. Mais, selon lui, «beaucoup restait à faire autour des politiques monétaire et budgétaire, les tarifs, les obstacles techniques au commerce, la propriété d’Etat et la privatisation, le régime d’investissement, la politique d’établissement des prix, les restrictions quantitatives à l’importation et l’évaluation en douane, la politique de concurrence, parmi d'autres thèmes».
Sonia B.
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