Boubakeur Benbouzid futur secrétaire général du RND ?
Le conseil national du RND, qui s’est tenu ce vendredi à Zéralda, a été marqué par un homme : Boubakeur Benbouzid. Effacé de la scène médiatique depuis son éjection du gouvernement en septembre 2012, ce sénateur du tiers présidentiel et ancien ministre de l’Education a refait surface de manière tonitruante. Tous les militants et cadres de ce parti sans véritable chef depuis janvier 2013 ont été étonnés par le protocole qui lui a été réservé. D’abord, il arrive à bord d’une voiture blindée, accompagné d’un impressionnant cortège de sécurité digne d’un chef d’Etat. Ensuite, il est accueilli par Cherif Rahmani, ministre de l’Industrie. Les deux hommes se dirigent directement vers la salle où se trouve Abdelkader Bensalah, rejoints par le chef des redresseurs, Yahia Guidoum. «Il a été accueilli comme le chef, alors qu’il n’est que membre du conseil national et sénateur. Etonnant, non ?» s’exclame un membre du conseil national qui «se demande si on n’est pas en train de fomenter quelque chose à l’insu du reste des membres du conseil». Enfermés pendant plus d’une heure dans un bureau, les quatre hommes sortent ensuite pour entamer les travaux du conseil national. Rien n’a filtré sur la teneur des discussions entre les quatre hommes. Mais pour des militants du RND, un tel dispositif mis en place pour Benbouzid signifie beaucoup de choses. Pour eux, il s’agit là d’un signe que «l’homme est prédestiné à occuper des responsabilités importantes». «Pourquoi pas le poste de secrétaire général du parti ?» ajoute le même cadre du RND. En tout cas, sa présence au conseil national a bien éclipsé celle de plusieurs autres cadres et anciens ministres.
Yahia Guidoum se rallie
Abdelkader Bensalah a-t-il gagné le pari face aux redresseurs ? Pas si sûr. Mais il semble avoir gagné la bataille du conseil national qu’il a tenu sans couacs. Mieux encore, le secrétaire général par intérim a réussi à se faire adouber à la tête de la commission nationale de la préparation du 4e congrès. Sans la moindre opposition. Un accord tacite aurait été trouvé, à la dernière minute, entre lui et le chef de file des redresseurs. Yahia Guidoum, qui est allé dernièrement jusqu’à réclamer la tête du remplaçant d’Ahmed Ouyahia, a étrangement changé d’attitude après s’être longuement entretenu aujourd’hui avec Bensalah avant l’ouverture des travaux du conseil national. Que lui aurait dit Bensalah de si satisfaisant qui lui aurait fait changer d’avis et accepter d’aller sans rechigner vers le 4e congrès ? On le saura un jour. En tout cas, Bensalah a ouvert les travaux en toute sérénité. Le conseil national lui a même donné le pouvoir de fixer la date de la tenue du congrès. Dans la résolution organique approuvée par l’ensemble des membres, il est souligné que «le secrétaire général doit fixer la date du 4e congrès selon son appréciation de l’avancement des préparatifs». Autrement dit, Bensalah aura toute la latitude de fixer la date de ce congrès. Selon sa convenance. Les membres du conseil se sont également entendus sur la place à accorder à la femme et aux jeunes de moins de 35 ans au sein du congrès. Ainsi, il a été décidé qu’un congressiste sur trois sera âgé de moins de 35 ans et que dans chaque wilaya, il y a au minimum une femme congressiste. Bensalah a assuré, lors de son intervention, que la majorité des membres du conseil national feront partie de la commission qui veillera à réunir les conditions pour la tenue du congrès dans les délais que fixeront la session extraordinaire et les statuts du parti. Il estime que le climat «est désormais favorable» à la tenue du 4e congrès dont la commission de préparation sera installée ultérieurement. Selon lui, le prochain congrès constitue «une importante étape pour l’évaluation et le redressement» ainsi que la définition des objectifs futurs du parti pour les cinq prochaines années, notamment à la lumière des développements survenus sur la scène nationale depuis le 3e congrès, comme les nouvelles lois promulguées dans le cadre des réformes politiques auxquelles le RND doit s’adapter. Il s’est également attardé sur la «lourde responsabilité» qui incombe à la commission préparatoire habilitée à introduire tous les amendements nécessaires dans les statuts du parti et à proposer les formules susceptibles de «préserver les acquis» réalisés depuis sa création. La commission en question devra trancher plusieurs questions qui lui seront soumises. Il s’agit en l’occurrence de la poursuite de la règle de l’élection lors d’échéances décisives, le cumul de tâches par un seul responsable et le passage au principe d’alternance afin de donner une chance à toutes les compétences du parti.
Sonia B.
Comment (19)