Journaliste de l’ENTV agressée : honte à celui qui garde le silence
Notre consœur d’Algérie News Sarah Haider a bien posé le problème de l’«agression» dont aurait été victime une journaliste de l’ENTV qui voulait tout simplement avoir un simple entretien avec la ministre de la Culture qui n’aurait rien trouvé d’autre que de la rabrouer violemment, sans aucune retenue, incitant, apparemment, des ministres et des diplomates à s’interposer, évitant, paraît-il, des scènes de chiffonnières. Ce n’est, d’ailleurs, pas la première fois que la ministre de la Culture s’en prend à des journalistes et à la presse algérienne, qu’elle avoue ne pas la lire. O. Hind du quotidien L’Expression l’a appris à ses dépens. Ces attitudes et ces comportement auraient, si nous avions de vrais journalistes et de vrais «patrons» de presse, mobilisé toute la corporation et le monde «intellectuel», désormais trop prisonniers des miettes d’une rente qui commence à se faire rare ces derniers temps. Honte aux journaux privés et «gouvernementaux» qui ne réagissent pas contre ce type d’agression, si elle avait réellement lieu. La journaliste «agressée» et le syndicat de la télévision ont réagi et demandé des excuses publiques. J’attends toujours des réactions de mes amis Belhouchet, Benabbou, Boughanem, Fattani, Hzam et bien d’autres «patrons» de presse qui devraient exiger le départ définitif de cette ministre et les excuses publiques du chef du gouvernement. Sinon, ce seraient de simples complices d’une Algérie qui vogue entre lame et lamelle. Seul Algérie News de notre ami Hmida Layachi a accordé de l’importance à cet événement. La ministre de la Culture n’arrive pas encore, courtisée comme elle a toujours été – pour avoir droit à des miettes –, à réaliser son échec patent, elle qui a de tout temps été «soutenue» par des voix complices se recrutant dans les marges du théâtre, du cinéma et de la littérature, ces arts bouffis, castrés, marqués du sceau de la médiocrité par ces écrivaillons de service, des cinéastes de pacotille et des «hommes et femmes de théâtre» sans qualité, bouffant sans plus finir, condamnant la représentation littéraire et artistique à n’être que de simples bouffonneries. Faudrait voir comment les «coopératives» et les théâtres publics, les films, les éditeurs et les auteurs sont subventionnés, «soutenus», pour comprendre la crise profonde qui affecte la représentation culturelle dominée par des «festivals» bidon et le pays qui manque tragiquement de pratiques démocratiques. Le dernier festival du théâtre où on a exigé la réalisation de pièces sur la lutte de Libération a été un fiasco, poussant beaucoup à réaliser des «malhamate» et des pièces sur commande, mal foutues, qui rapetissent considérablement une grande révolution. C’est une honte et un crime. Qu’on nous dévoile le budget alloué à la manifestation «Constantine, capitale de la culture arabe» qui devrait, selon nous, être tout simplement annulée et cet argent utilisé pour donner un bon coup de départ à la représentation culturelle. Où va l’argent ? Les responsables de ces «manifestations» (festibouffes) devraient rendre des comptes. Ne pas réagir est une forme manifeste de complicité. Existe-t-il encore des voix libres dans notre pays ? On ment en célébrant Kateb Yacine, Alloula, Mimouni, Mechakra, Djaout et bien d’autres voix libres, une fois morts, et chacun se met à mentir en récitant une leçon de faux souvenirs. On a besoin d’insuffler de l’espoir à une jeunesse décidément perdue, mais qui sait ?
A. Cheniki
Réponse d'Algeriepatriotique
Nous vous remercions pour votre contribution. Nous ne répondrons pas au nom des personnes que vous citez dans votre tribune. Il faut préciser, néanmoins, que si l’incident que vous soulevez n’a pas eu d’écho dans la presse, ce n’est certainement pas par lâcheté ou indolence, mais tout simplement parce que cette information a fait le tour des réseaux sociaux sans qu’aucune déclaration officielle n’ait été faite, ni par la concernée, ni par un collectif de journalistes, ni par une des représentations syndicales de la corporation. En tout cas, à Algeriepatriotique, hormis votre écrit – que nous avons publié dès sa réception –, nous n’avons été destinataires d’aucun communiqué ou texte de dénonciation expliquant les tenants et aboutissants de cette agression supposée. Le premier réflexe pour une journaliste qui a subi les lubies d’une ministre gâtée, est d’alerter les confrères par l’un des moyens cités plus haut. Ce qui n’a pas été le cas. Pourquoi ? Cette question mérite aussi d’être posée. Vous conviendrez, cher M. Cheniki, que les services de réseautage social ne sauraient représenter une référence pour des journaux professionnels.
M. Aït Amara
Directeur d'Algeriepatriotique
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