Le ministre de la Santé «fuit» une rencontre-débat au Sénat
Abdelaziz Ziari ne supporte pas la critique. Il a quitté la rencontre parlementaire organisée aujourd’hui au Conseil de la nation avant l’ouverture des débats. L'ancien président de la Chambre basse a ainsi évité d’affronter les nombreux parlementaires qui désiraient l’interpeller sur la lancinante question de prise en charge des malades atteints de cancer, dont le nombre ne cesse d’augmenter d’année en année. Au lieu d’apporter des réponses aux nombreuses questions des «représentants» du peuple, Ziari, répulsif au dialogue, a préféré se sauver. Une fuite en avant qui a été dénoncée au sein de cette institution parlementaire. Chaque année, 40 000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés. Pendant que la maladie progresse, les moyens mis en place stagnent, mettant ainsi en danger de mort des dizaines de milliers de malades qui, par désespoir de cause, ne demandent désormais que l’allègement de leurs souffrances. A ces nombreux cris, soutenus par des professeurs de médecine, comme l’actuel chef de service oncologie du CHU Mustapha, le Pr Bouzid, Abdelaziz Ziari tourne visiblement le dos. Sinon, comment peut-on expliquer la situation catastrophique sur le terrain et l’absence de réponse tangible de son département aux problèmes soulevés par les responsables des rares structures qui prennent en charge cette maladie ravageuse ? Pourquoi le ministre de la Santé, très critiqué au demeurant, n’a-t-il pas voulu répondre aux questions des parlementaires en contribuant au débat d’aujourd’hui ? A-t-il peur d’affronter la triste réalité d’un secteur moribond qui nécessite une thérapie d’urgence avant que «son pronostic vital ne soit engagé», pour reprendre le jargon médical. Le mal est profond. Pour le cerner, il faudra prendre le temps d’écouter tous les professionnels et les experts du secteur et ouvrir le débat sur notre système de santé, au lieu de l’éviter comme l’a fait aujourd’hui Abdelaziz Ziari.
S. Baker
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