Dalil Boubakeur élu président du CFCM
Ce sera finalement Dalil Boubakeur qui présidera le Conseil français du culte musulman (CFCM) durant les deux prochaines années, après une bataille qui a opposé les deux organisations principales du paysage, sous influence algérienne et marocaine, en l’occurrence la Grande Mosquée de Paris et le Rassemblement des musulmans de France (RMF). Mais c’est loin d’être gagné pour la Grande Mosquée de Paris, puisque un nouveau conflit à propos de la composante du bureau exécutif de l’organisation est apparu dimanche soir. Selon des sources, c’est Dalil Boubekeur qui succédera au Marocain Mohamed Moussaoui, sur la base d’un accord entre les deux organisations qui ont raflé la première et la deuxième place lors de l’élection du Conseil français du culte musulman. Alors que les deux parties avaient signé un accord tendant à donner la présidence à un délégué de la Grande Mosquée de Paris, bien que le RMF, proche du Maroc, ait remporté la majorité des sièges mis en jeu, la candidature présentée par l’institution présidée par Dalil Boubekeur, en la personne de l’avocat Chems-Eddine Hafiz, n’a pas été agréée par le RMF. Et pour cause. Le candidat est l’avocat du Front Polisario. Dalil Boubakeur, qui avait déjà été désigné deux fois à la tête du CFCM en 2003 et en 2005, refusait jusque-là de prendre la présidence du CFCM, la Grande Mosquée de Paris étant minoritaire au CFCM après les élections du 8 juin. Cependant, il a fait volte-face devant le refus du RMF mais aussi du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) et de la Fédération Française des Associations Islamiques d'Afrique, Comores et Antilles (FFAIACA) de voter pour Chems-Eddine Hafiz. L’ex-président du CFCM, Mohamed Moussaoui, reste, lui, président d’honneur de l’organisation. Néanmoins, aux dernières nouvelles, si les parties en conflit ont pu aboutir à un accord concernant la présidence du conseil, c’est loin d’être le cas pour le bureau exécutif puisque la désignation de sa composante a, finalement, été reportée au dimanche 30 juin prochain. C’est dire que les chamailles au sein du CFCM ne sont pas terminées, ce qui offre à l’opinion publique française une image peu enviable des musulmans de France qui n’arrivent pas à s’entendre sur le minima d’une représentation communautaire digne.
Amine Sadek
Comment (10)