Le FCE appelle à un débat sur les subventions de l’Etat
Les politiques de subvention de certains produits alimentaires de bases et de l’énergie, mais aussi de certaines prestations sociales, font l’objet d’un débat et parfois même de polémiques entre partisans et opposants à une telle démarche en raison de ses coûts considérés comme énormes. C’est à l’aune de ce questionnement que le Forum des chefs d’entreprises se propose d’organiser ce mercredi en son siège à Chéraga, à Alger, une rencontre-débat tendant à cerner les répercussions de ce qu’on appelle communément les transferts sociaux sur l’économie algérienne et les équilibres financiers du pays. «Il s’agira de nous interroger sur l’opportunité, pour l’Algérie, de maîtriser, de réorienter et de mobiliser le subventionnement étatique au service du développement économique et social du pays ainsi que sur les bénéfices potentiels à en tirer, les coûts possibles à payer et les écueils éventuels à éviter», explique la plus importante organisation patronale du pays dans un exposé des motifs liés à cette rencontre. La note de présentation du FCE rappelle que les évaluations réalisées montrent que les transferts sociaux directs en Algérie ont atteint plus de 11 300 milliards de dinars, soit 156 milliards de dollars, durant la période 1999-2012. Ce qui, du point de vue du FCE, représente près de 10% du produit intérieur brut (PIB) et plus d’un quart du budget général de l’Etat. D’après l’organisation patronale, les aides aux ménages représentent environ 26% de ce subventionnement durant la période citée et les subventions aux prix de l’énergie, sous forme de rachat de dettes des entreprises fournisseuses, ont atteint 800 milliards de dinars (10,59 milliards de dollars), soit 6,6% du PIB. Parmi les aides aux ménages, les seuls soutiens aux prix du lait et des céréales ont représenté plus de 40% des aides à cette catégorie sociale entre 2006 et 2012, les autres aides ont concerné, à parts relativement égales, les allocations familiales, l’éducation et, enfin, l’accès à l’électricité, au gaz et à l’eau. «La question centrale qu’il s’agit alors de poser à ce niveau est de savoir si ce subventionnement étatique est justifié, soutenable et si une partie au moins de cette dépense peut être mobilisée pour le développement économique et social du pays de sorte à contribuer à élever notre économie au rang d’une économie compétitive, avec une croissance endogène et auto-entretenue, émancipée des hydrocarbures», s’interroge, à ce propos, le FCE qui estime, cependant que «dans une économie où les marchés sont parfaitement compétitifs, rien ne saurait justifier une subvention».
Amine Sadek
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