Rien ne va plus entre Aboud et ses anciens protecteurs
Dans une conférence de presse tenue aujourd’hui au siège de son journal à Alger, Hicham Aboud a accablé le frère cadet du président Bouteflika. Expliquant devant un parterre de journalistes ce qui lui est arrivé à l’aéroport international d’Alger, l’ancien exilé rentré récemment au pays n’a pas lésiné sur les mots pour attaquer Saïd Bouteflika qu’il accuse d’être derrière ce qu’il qualifie de «cabale judiciaire» visant à le faire taire. «Ce matin, je devais me rendre à Tunis pour participer à une émission sur une chaîne de télévision tunisienne, mais à l'aéroport d'Alger, un officier de police m'a informé que j'étais interdit de sortie du pays», a-t-il déclaré. Selon lui, il n’a pas été informé auparavant. Il n’a jamais été convoqué ni entendu par la justice. Son avocat, Me Khaled Beurghel, a abondé dans le même sens, insistant sur l’illégalité de la procédure. Selon Me Beurghel, cette décision «a un lien direct» avec les poursuites engagées contre son client par le parquet «pour atteinte à la sécurité de l'Etat», après l'annonce censurée le 19 mai en Une de son journal, d'une «détérioration» de l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika. Aboud considère que tout ce qu’il lui arrive est orchestré par le frère cadet du Président qui se «conduit» comme le chef et prend des décisions au nom de son frère toujours hospitalisé en France depuis l’AVC qu’il a eu le 27 avril. Hicham Aboud multiplie ces dernières semaines les accusations contre Saïd Bouteflika qu’il considère comme le responsable de la situation actuelle du pays. Depuis l’ouverture par le parquet d'Alger d'une information judiciaire à son encontre le 19 mai, Hicham Aboud a pu sortir d'Algérie à trois reprises pour se rendre en France, où il a participé à des émissions sur plusieurs chaînes de télévision françaises, puis à Genève où il a pris part en tant qu'observateur à une réunion de la commission des droits de l'Homme de l'ONU. Tenu de rester en Algérie, Hicham Aboud affirme que rien ne va le faire taire.
Sonia B.
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