Sellal encourage la communication et vire les journalistes
Le rencontre entre le gouvernement et les walis s’est achevée à huis clos. Les journalistes, conviés pour assurer la couverture de cet événement qui s’est déroulé au Club des Pins, sont restés sur leur faim. Ils n’ont pas pu aller jusqu’au bout de ce conclave qui traite pourtant de questions directement liées à la vie quotidienne de tous les Algériens. Contrairement aux promesses du Premier ministre sur la facilitation de l’accès à l’information, les journalistes n’ont eu droit qu’aux salamalecs et aux accolades de la matinée. Où est donc cette ouverture claironnée il y a à peine 17 jours par Abdelmalek Sellal ? Ou cette communication officielle se limite-t-elle au festif, au superflu ? Et les vrais dossiers continueront à être traités à l’abri des regards des journalistes ? Pourquoi a-t-on invité donc la presse nationale à un événement pour qu’elle n’assiste ensuite qu’à sa moitié ? A-t-on peur des journalistes et de ce qu’ils peuvent rapporter à l’opinion nationale ? Le comble de l’ironie, c’est que le Premier ministre a assuré au début de la rencontre que le gouvernement n’avait rien à cacher. «Nous n’avons strictement rien à cacher. Nous n’avons aucun cadavre dans nos placards. Il faut donner de la matière aux médias, sauf les informations portant sur la sécurité de l’Etat», a-t-il déclaré. Qu’y avait-il donc à l’ordre du jour qui portât sur la sécurité de l’Etat ? Il a été question de Ramadhan, de distribution de logements, d’électricité, d’emploi… Sellal vient de donner la preuve que les gouvernants ne sont pas prêts à s'acquitter de leur devoir de vérité et de transparence envers le peuple. Le discours, à lui seul, ne peut suffire à faire évoluer les mentalités sclérosées. Ni d’ailleurs les séminaires organisés à coups de milliards.
Sonia Baker
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