Le nouvel émir du Qatar va expulser Youssef Al-Qaradawi
Des informations concordantes révèlent que le nouvel émir du Qatar, Cheikh Tamim, ne veut plus du prédicateur égyptien Youssef Al-Qaradawi dans son pays et qu’il lui aurait même donné un délai très court pour quitter le Qatar. Si cette information se confirme, cela signifie qu’on assistera à des bouleversements en chaîne dans le monde arabe. Car par un tel geste, le nouveau pouvoir à Doha exprimerait sérieusement son intention de rompre avec ses alliances antérieures, tout aussi dangereuses qu’infructueuses. Une décision qui préfigure une nouvelle option politique de ce petit émirat qui a été amené à se faire, ces dernières années, le relais de la politique moyen-orientale des Etats-Unis. Youssef Al-Qaradawi s’est distingué ces derniers mois par une campagne hystérique contre la Syrie et ses alliés, à travers des fatwas controversées. Dans son discours à la nation qu’il a prononcé hier mercredi, le nouvel émir laisse présager, effectivement, une certaine souplesse dans la nouvelle politique du pays, mais tout en restant quelque peu ambigu sur ses positions vis-à-vis des mouvements de rébellion dans le monde arabe que son père soutenait jusque-là ouvertement. Cheikh Tamim affirme que son pays rejetait «les conflits confessionnels dans la région» et refusait de «se positionner aux côtés d’un courant politique au détriment d’un autre». Il va même jusqu’à considérer que «les déchirements ethniques ou confessionnels permettent à des forces étrangères d’intervenir dans les affaires intérieures des Etats arabes». Le nouvel émir tente de rassurer : «Nous ne sommes pas un parti politique, mais un Etat qui entretient des relations avec des Etats et des gouvernements et respecte tous les courants politiques loyaux, influents et actifs dans la région», sans toutefois préciser la couleur idéologique des courants qu’il entend favoriser.
R. Mahmoudi
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