Frontières avec le Maroc : Alger met les points sur les «i»
Dans une déclaration à Algeriepatriotique, Amar Belani, porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, réagit vivement au nouveau «raid» marocain contre l’Algérie. Usant d’un langage diplomatique, Belani corrige Rabat qui perd son sang-froid et qui renie, selon lui, ses propres engagements sur la coopération bilatérale. «Pour mémoire et très sereinement, je rappelle qu'en février dernier et à l'issue de la visite à Alger du secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération du royaume du Maroc, Nasser Bourita, il avait été convenu d’évaluer, "avec la franchise et la sincérité nécessaires" tout le spectre de la relation bilatérale et de définir conjointement les conditions susceptibles d’engager cette dernière dans un processus de densification graduelle et pragmatique, l’objectif étant de conférer un caractère apaisé aux relations bilatérales algéro-marocaines.» Belani dit constater que «plusieurs mois plus tard, non seulement la campagne de dénigrement de l'Algérie n'a pas cessé, mais qu'elle a pris une tournure plus grave sous la forme de menace brandie contre l'intégrité territoriale de notre pays sous les agissements irresponsables de certains hommes politiques dont la formation fait partie de la coalition gouvernementale». Le porte-parole des AE évoque également la question du trafic de drogue non encore résolue. «Les efforts attendus en matière de coopération et de lutte contre les trafics de drogue n'ont pas été au rendez-vous», relève-t-il, regrettant ainsi que «les quantités de poison déversées sur l'Algérie ont atteint désormais des proportions inquiétantes comme vous pouvez le constater à la lecture des communiqués rendus publics par les services de la Gendarmerie nationale». Il s’agit de centaines de tonnes de drogue qui passent la frontière pour se retrouver, parfois, entre les mains de la jeunesse algérienne sans que les autorités marocaines ne lèvent le petit doigt. Belani rappelle les positions constantes de l’Algérie sur toutes les questions bilatérales ou régionales. Il affirme que l’Algérie a toujours fait la part des choses et n’a jamais mis, par exemple, la question du Sahara Occidental comme préalable à des relations apaisées avec son voisin marocain. Au contraire, «s'il y a bien un pays qui met cette question au cœur de la relation bilatérale malgré les différentes ententes intervenues à différents niveaux, c'est bien l'autre partie et pour s'en convaincre, il suffit de se référer aux dernières déclarations faites par des officiels de ce pays, évoquant de manière itérative un différend régional "artificiel" et relevant de "la logique de la guerre froide"», martèle-t-il. «D'autres officiels, intervenant dans l’enceinte du Parlement européen, ont été encore plus remarquables dans cette approche "déphasée" puisqu'un représentant gouvernemental n'a pas eu de scrupule à déclarer que la question du Sahara Occidental est «la cause de tout un peuple au Maroc alors que pour l’Algérie, elle est perçue comme une affaire de régime», ajoute-t-il. Pour Belani, «les reniements sont donc à chercher ailleurs et l'Algérie, pour sa part, maintient la position qu'elle n'a cessé de proclamer depuis le début, à savoir que la question du Sahara Occidental est une question de décolonisation qui relève de la responsabilité des Nations unies et qu'elle doit y suivre son cours imperturbable pour trouver une solution conforme à la légalité internationale». Le Maroc, qui n’a pas pu obtenir de l’Algérie l’ouverture de la frontière terrestre, multiplie depuis des mois les campagnes de dénigrement de l’Etat algérien.
Sonia B.
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