Transports : l’Etusa reprend la grève, l’extension du métro en retard
Déçus par les résultats de leurs pourparlers avec la direction, les travailleurs de l’Entreprise nationale de transportant urbain et suburbain d’Alger (Etusa) décident de reprendre leur mouvement de protestation. Dans un communiqué, le bureau syndical évoque les raisons qui l’ont amené à adopter cette attitude. Il estime que le départ du directeur de l’entreprise n’a pas réglé le problème. Les réunions tenues entre les syndicalistes et le directeur par intérim n’ont abouti à rien. Au contraire. Le bureau syndical se dit étonné par la volonté ouvertement exprimée par le directeur intérimaire de voir revenir l’ancien responsable du syndicat qui «a été désavoué par les travailleurs». Une question qui ne regarde pas la direction, souligne le bureau syndical qui regrette que «l’invitation du DG pour un dialogue constructif s’est révélée être une stratégie à faire durer le suspense et gagner du temps afin d’imposer une feuille de route concoctée en haut lieu». Face à ce qu’il considère comme un «constat de fuite en avant», le conseil syndical, à sa tête le bureau d’entreprise, décide de suspendre «le gel des actions prises lors de la conférence des délégués syndicaux du 18 juin dernier». Le syndicat avait, en effet, décidé d'empêcher le directeur général et ses collaborateurs d'accéder à l'entreprise pour lui signifier la colère des travailleurs. Mais il a suspendu cette action après que la direction eut accepté d'ouvrir le dialogue. Aujourd’hui, ce dialogue devient «impossible» tant la direction «n’affiche pas de bonne volonté d’aller au fond des problèmes» dans lesquels patauge l’entreprise. Pour le bureau syndical, le préalable que la direction a tenté d’imposer avant l’entame des négociations voulait tout dire. Convier à la table de dialogue le bras droit de l’ex-directeur général et maître d’œuvre de la faillite de l’entreprise n’est assurément pas bon signe pour le bureau syndical qui considère «une telle manœuvre comme synonyme du piétinement de l’une des revendications essentielles des travailleurs». Le bureau syndical donne ainsi rendez-vous dans les prochains jours à l’ensemble des travailleurs pour de nouvelles actions de protestation.
2016 au lieu de 2015
Dans le même temps, le ministre des Transports, Amar Tou, a dû repousser le délai de réception des deux nouvelles stations du métro d’Alger qui ne seront livrables qu’en 2016. Lors d’une visite sur site, le ministre a constaté de visu l’état d’avancement des travaux et a vite conclu que les deux stations ne pourraient pas être livrées avant ce délai. Il s’agit des deux stations de métro de Aïn Naâdja à l'ouest de la capitale. «Les travaux de creusement des tunnels seront achevés en septembre prochain, suivis de leur bétonnage en mars 2014 et de l'aménagement des stations en décembre de la même année, pour que la pose des rails et des équipements électromécaniques soit ensuite effectuée pour parvenir à leur livraison», a-t-il précisé. Bien que le ministre ne reconnaisse pas le retard, le délai de livraison précédemment annoncé, fin 2015, ne sera donc pas respecté. Le ministre a cependant rassuré que le gouvernement a inscrit dans le projet de loi de finances complémentaire 2013 les crédits nécessaires pour l'acquisition des rames de métro. D’après Tou, tout est prêt pour l'achat des rames. L'extension de la ligne de métro entre Haï El-Badr et Aïn Naâdja s'étend sur 3,6 km avec ses deux stations. S’agissant de l'extension de la ligne entre la Grande-Poste et la place des Martyrs et de celle de Haï El-Badr vers El-Harrach, la livraison est prévue respectivement en 2015 et fin 2014. Sauf imprévu. Le ministre a aussi évoqué l'extension de la ligne Aïn Naâdja-Baraki sur 5 km et El Harrach-aéroport Houari-Boumediene sur 9 km, qui sont en cours de lancement.
Sonia Baker