Belani : «L’escalade de la campagne marocaine est préméditée»
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, a qualifié, aujourd’hui dimanche, à Alger, la campagne médiatique menée par le Maroc contre l'Algérie d'«escalade préméditée», relevant qu'à l'origine il y a eu d'abord un acte d'hostilité inqualifiable mettant en cause l'intégrité territoriale de l'Algérie. Interrogé sur le dernier communiqué du MAE marocain, M. Belani a fait remarquer que tout d'abord, «il est intéressant de revenir sur le séquentiel de cette escalade, que tout laisse à penser qu’elle est préméditée puisqu’elle répond à des considérations multiples qui ne nous échappent point». «A l’origine, il y eut donc, cet acte d’hostilité inqualifiable mettant en cause l’intégrité territoriale de l’Algérie. Les propos martiaux d’une gravité extrême, tenus par le chef du parti de l’Istiqlal, membre de la coalition gouvernementale, et relayés par les télévisons publiques, ne peuvent en aucune manière participer benoîtement de la liberté d’expression et d’opinion, et leur impact hautement dommageable ne pouvait être ignoré par les autorités qui préférèrent les absoudre par leur silence», a-t-il soutenu. «Par ailleurs, comment doit-on interpréter le fait que ceux qui plaident vigoureusement pour la réouverture de la frontière en viennent, en même temps, à en contester le tracé», s'est-il interrogé, notant que «ce n’est pas la seule contradiction que nous avions relevée puisque l’invocation des règles de voisinage et de l’exigence de coopération aurait voulu que les actes suivent les professions de foi, fussent-elles volontaristes et engageantes pour l’avenir de la relation bilatérale, comme celles que nous avions entendues en février dernier». M. Belani a affirmé que tout le monde «sait et admet qu’il y a un problème grave» en ce qui concerne les «infiltrations massives» de drogues à partir du territoire marocain. «Nous fumes surpris, lors des discussions que nous avions voulues confidentielles, dans un premier temps, de nous entendre dire, sur le ton du diktat, que pour mieux coopérer, il faut d’abord ouvrir la frontière», a-t-il dit. A cet égard, a-t-il poursuivi, «on est alors en droit de s’interroger sur la partie qui a commencé à vouloir imposer des conditionnalités inacceptables, tant dans la forme que dans le fond», soulignant que cette campagne «est échafaudée en grande partie sur une déformation substantielle de nos déclarations officielles en ce qui concerne la question du Sahara Occidental». Au sujet du Sahara Occidental, territoire déclaré par les Nations unies «non-autonome» depuis 1964, le porte-parole du MAE a tenu à souligner que «la seule partie qui met cette question au cœur de la problématique bilatérale, c’est la partie marocaine», prenant comme exemple, le dernier communiqué du MAE marocain «qui soutient, une nouvelle fois, que l'Algérie est bel et bien partie à ce différend artificiel, et ce, en contradiction flagrante avec toutes les résolutions des Nations unies qui identifient très précisément les deux parties au conflit comme étant le royaume du Maroc et le Front Polisario». M. Belani a rappelé que l’Algérie «n’a cessé, pour sa part, depuis la réunion de Zéralda en juin 1988 et celle de Marrakech en février 1989, qui a abouti à la signature du traité constitutif de l’UMA, de découpler la question du Sahara Occidental de la relation bilatérale algéro-marocaine et de la perspective stratégique de l’intégration maghrébine à laquelle nous croyons fermement malgré les vicissitudes conjoncturelles que nous voulons transcender». «Il a été convenu, au plus haut niveau, que chaque partie défendra sa position sur cette question et l’Algérie, en ce qui la concerne, continuera à défendre, en toute souveraineté et avec détermination, sa position non négociable de soutien au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination», a-t-il expliqué. «Pour ce qui est des attentes, ambitions et préoccupations du peuple algérien sur d'autres questions nationales et maghrébines, nous répondons tout simplement qu’il n’appartient à aucune partie étrangère de lui suggérer et encore moins de lui dicter ses choix souverains, spécialement en ce qui concerne sa solidarité naturelle avec les causes justes à travers le monde et ce, en raison de sa propre expérience historique», a-t-il conclu.
R. N.
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