Dalil Boubakeur officiellement élu président du CFCM
Comme prévu, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a été élu ce dimanche président du Conseil français du culte musulman (CFCM), selon l’annonce faite à BFM TV par un membre de cette instance, Abdallah Zekri, maintenu, à l’occasion, dans ses fonctions de président de l'Observatoire de l'islamophobie. D’après lui, Dalil Boubakeur «a été élu à une très large majorité des membres du conseil d'administration». Cette élection devait avoir lieu dimanche dernier, mais un différend intervenu entre les organisations impliquées dans la course et lié à la composante du bureau exécutif du CFCM a retardé d’une semaine le vote. Comme nous l’avons donc annoncé sur ces mêmes colonnes, ce sera finalement Dalil Boubakeur qui présidera le Conseil français du culte musulman (CFCM) durant les deux prochaines années. La bataille fut acharnée entre les deux organisations principales du paysage, sous influence algérienne et marocaine, en l’occurrence la Grande Mosquée de Paris et le Rassemblement des musulmans de France (RMF). Ce dernier, qui a raflé la mise lors du vote du conseil en s’adjugeant 25 sièges, alors la GMP n’en a récolté que 8, avait, suite à des pressions venant, notamment du gouvernement français, accepté de confier la présidence du CFCM à une personnalité proche de l’Algérie afin d’assurer un certain équilibre dans la représentation des communautés musulmanes. La GMP avait dans un premier temps présenté une candidature qui n’avait aucune chance de passer, le candidat, Me Chems-Eddine Hafiz, étant un des avocats du Polisario en France. Le RMF, mais aussi le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) et la Fédération française des associations islamiques d'Afrique, Comores et Antilles (FFAIACA) avaient mis leur veto, ce qui a généré des tensions entre les parties en concurrence. La solution préconisée était donc de revenir à la candidature de M. Boubakeur qui, visiblement, réunit le consensus autour de lui, bien que la durée du mandat ait, cette fois-ci, été réduite à deux années au lieu de six.
Amine Sadek
Comment (10)