Laurent Fabius dévoile la nouvelle politique aux forts relents colonialistes de la France
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a saisi l’occasion d’un discours à l’Ecole polytechnique, mardi 25 juin, pour dévoiler ouvertement la doctrine, aux forts relents colonialistes, de la nouvelle politique de la France qu’il veut «puissance d’influence». Fabius reconnaît que la France mène «une stratégie offensive au service de nos intérêts et de notre influence». Il parle d’une «approche du monde nouveau à travers plusieurs orientations qui soutiennent concrètement les intérêts de la France». Une de ces orientations consiste, dit-il, à «renforcer notre présence dans de nouveaux territoires afin de porter nos valeurs, nos idées, nos normes, nos technologies vers les puissances de demain». Les relations économiques sont la voie privilégiée pour ce que Fabius appelle «l’expansion internationale» de la France, à travers ses entreprises. Dans ce sens, il sollicite la diplomatie économique pour les aider «à conquérir des marchés, à développer l’investissement étranger en France afin de réduire notre déficit commercial et de favoriser la création d’emplois». Cette orientation est particulièrement détaillée : «Nous avons mis en place, au sein du ministère, une direction des entreprises et de l’économie internationale dédiée aux entreprises et aux questions économiques. La formation économique des diplomates est renforcée et ils sont encouragés à aller découvrir le monde de l’entreprise en y travaillant quelques années. Nos ambassadeurs assument désormais expressément le rôle de chefs de l’équipe France de l’export dans leur pays de résidence ». Autre vecteur de cette politique, «le rayonnement culturel, intellectuel et scientifique contribue à notre poids politique et participe à la construction d’une image positive de la France». C’est ce que Fabius appelle «la diplomatie d’influence».
La vérité est ailleurs comme le montre cette illustration concrète de la politique étrangère que mène Fabius. La France a condamné la décision israélienne d’autoriser la construction de nouveaux logements en territoire palestinien occupé, admettant qu’« il s’agit d'une décision illégale au regard du droit international, qui sape la confiance et fragilise la perspective d'une solution juste et durable au conflit », mais ne va pas plus loin que ces quelques mots. On sait avec quel mépris l’entité sioniste accueille ce type de condamnation. Mais, par contre, la France ne fait absolument rien, ni dans ses relations bilatérales avec Israël ni par une action au sein de l’Union européenne ou vers ses alliés américains, soutiens principaux de l’entité sioniste, et encore moins à l’ONU pour amener la «communauté internationale» à exercer une pression suffisamment forte qui obligerait ce pays à respecter le droit international. Cette forme d’hypocrisie qui ne trompe aucun Arabe est mise en œuvre dans la question du nucléaire iranien sur laquelle la diplomatie française montre un acharnement incompréhensible aux yeux des Arabes qui constatent que rien n’est dit ou fait à propos de l’arsenal nucléaire détenu par Israël.
Kamel Moulfi
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