Les Frères musulmans s’apprêtent à sacrifier Morsi
A quelques heures de l’expiration de l’ultimatum qui a été fixé par le commandement des forces armées aux protagonistes, mais plus particulièrement au pouvoir en place, pour trouver une solution à la crise, et après l’échec de toutes les tentatives de contrecarrer les marées humaines qui continuent à déferler dans toutes les rues d’Egypte, les Frères musulmans tentent de manœuvrer pour sortir de cette impasse, à laquelle ils n’étaient pas du tout préparés. Ils proposent une solution de compromis avec l’opposition, qui consiste à maintenir Mohamed Morsi comme président «sans prérogatives» jusqu’à la fin de son mandat, et dont les pouvoirs seraient confiés à un gouvernement de salut national. Un porte-parole de la confrérie a même essayé de faire croire, dans une déclaration à la presse ce mardi, que l’armée aurait accepté d’arbitrer d’éventuelles négociations engagées entre les deux parties. Une proposition qui reste encore très floue pour la majeure partie des représentants de l’opposition, qui considèrent que les Frères musulmans cherchent plutôt à gagner du temps pour passer cette épreuve, avec l’institution militaire qui les somme de trouver une solution, faute de quoi elle prendrait ses responsabilités. A travers ce message, l’opposition a aussi compris que le président Morsi n’est pas disposé à s’incliner à la volonté exprimée par des millions de manifestants qui exigent essentiellement le départ immédiat du président et la fin du règne des islamistes. Au même moment, les démissions dans les sphères du pouvoir se succèdent, présageant un effondrement rapide de tout l’édifice politique et institutionnel qui a été érigé en une année de règne sans partage. Après les députés, les ministres et le conseiller militaire du président, c’est au tour des porte-parole du gouvernement et de la présidence d’annoncer leur démission en signe de solidarité avec la protestation populaire.
R. Mahmoudi
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