Panne d’idées
Par Kamel Moulfi – Comme chaque année, à la veille du mois de Ramadhan, le ministère le plus mobilisé est celui du Commerce. Les mêmes promesses sont faites pour l’approvisionnement des marchés afin de répondre à la demande exceptionnelle en produits alimentaires frais qui explose à cette occasion. Pour les prix qui ont tendance à s’envoler, c’est la loi du marché sauf pour les produits subventionnés (le lait, le sucre, l’huile, la semoule et le pain). On pourrait s’en tenir à ce scénario classique du Ramadhan, s’il n’y avait pas une autre crise plus sérieuse qui s’installe et qui touche un produit aussi sensible que le pain. Il s’agit du carburant. Les files de voitures devant les stations d’essence sont plus impressionnantes que les plus longues chaînes aux portes des boulangeries. Le spectre de la pénurie d’essence sème la panique chez les automobilistes. Cela a commencé à l’ouest pour s’étendre, insensiblement, vers le centre du pays. Le spectacle de stations d’essence assaillies par les véhicules n’est pas rare. En dehors de la contrebande aux frontières, les premières hypothèses situent la cause dans la combinaison des faibles livraisons en quantités et d’une forte demande estivale. En été et en période de vacances, les gens sortent plus souvent en véhicule, font beaucoup de route et consomment donc des quantités plus élevées d’essence que d’habitude. Cette donnée est sans doute parfaitement connue au niveau des responsables de la société Naftal qui est chargée de veiller au bon approvisionnement en carburants. Mais ce qui semble leur avoir échappé, c’est l’inconnue concernant la taille du parc automobile national. Les embouteillages monstres à toute heure de la journée, quasiment partout dans les grandes villes et sur certains itinéraires, sont dus principalement au nombre de voitures qui circulent. Les capacités de nos prévisionnistes dans ce domaine, comme en d’autres d’ailleurs, paraissent bien limitées et dépassées, en tout cas inadaptées à la situation réelle du trafic routier dans notre pays.
K. M.
Comment (3)
Les commentaires sont fermés.