Travailleurs du textile : «Où sont passés les deux milliards de dollars du plan de relance ?»
Rien ne va plus dans le secteur du textile et du cuir. Après une période de trêve observée dans le sillage de l’ambitieux plan de relance concocté par le gouvernement et annoncé par voie de presse, les dizaines de milliers de travailleurs du secteur manifestent leur mécontentement. Ils ont mené des actions disparates durant ces derniers mois dans plusieurs unités pour afficher leur désarroi et réclamer leurs droits les plus élémentaires dont le salaire. Ces bataillons de travailleurs ne comptent pas en rester là. Des actions de grande envergure sont envisagées dans certaines filières et unités importantes. C’est le cas de l’Algérienne des textiles (Texalg) au capital de 5 milliards de dinars, dont les unités de production se trouvent à Béjaïa. Par le biais de leur syndicat, ils annoncent une journée de protestation pour dimanche prochain pour exiger le paiement de leurs salaires. Ces travailleurs se demandent comment une entreprise au plan de charge conséquent, qui fournit toutes les usines de confection et de fabrication des vêtements, se trouve dans une situation financière ne lui permettant même pas de régler les salaires de ses employés au nombre de 70 000. «Où sont passés les deux milliards donnés au secteur pour assainir et relancer son activité ?» s’interroge un syndicaliste. «La direction générale doit se poser la question pourquoi les travailleurs des dix-sept complexes de Texalg sont pressés de partir à la retraite ? » peut-on lire dans le procès-verbal sanctionnant la dernière réunion des cadres syndicaux. Les travailleurs s’inquiètent de cette situation floue. Ils veulent savoir pourquoi trois ans après l’annonce du plan de relance rien n’a été fait. Aucune nouvelle acquisition de machine n’a été enregistrée. Pis encore, on se trouve avec un outil de production dépassé par l’âge qui n’est pas adapté au plan de charge de cette grande entreprise publique spécialisée de la production de la matière première (le tissu). Les autres entreprises du secteur ne sont pas mieux loties. Après une longue attente, les travailleurs perdent patience.
Sonia B.
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