Cinq juillet, un jour béni
Jour béni, te voilà de retour ! Tu ne peux être que béni, et pour cause : tu rappelles à plus d’un égard, au monde entier, l’histoire sacrée du pays qu’est le nôtre, et la bravoure de tout un peuple vaillant et combattant. Si le rouleau compresseur, dévastateur de la machine coloniale dotée de tous les moyens pour soumettre l’Algérie, effacer son identité, dresser ses habitants les uns contre les autres, a usé de toutes les stratégies, de tous les subterfuges, pour réaliser sa mission, la bravoure du peuple algérien en a décidé autrement : l’Indépendance au rendez-vous. La colonisation a spolié les terres et mis main basse sur les richesses de l’Algérie. Elle a commis les pires atrocités : enfumades, extorsion de richesses, expropriation par la force, expulsion des villageois, instauration de la ségrégation, fermeture des écoles, utilisation de personnes comme chair à canon lors de la Première et Seconde guerres et en fin un million et un demi-million de martyrs. Devant cette situation chaotique les Algériens ne sont pas restés les bras croisés : ils ont résisté, combattu, sauvegardé, jusqu’au jour béni qui est venu annoncer la consécration et le recouvrement de l’indépendance totale, le 5 juillet 1962.
Le présent article vise un acte de rappel et il n’a pas l’ambition de retracer l’histoire, ni de la réécrire. Il vise le rappel pour ne pas laisser place à l’oubli.
Au lendemain de l’indépendance la situation est catastrophique. Le pays est en ruine, les caisses vides, l’infrastructure ébranlée. Pourtant, la ténacité du peuple algérien a encore une fois fonctionné pour redresser le pays, construire ce qui a été détruit et rejoindre le concert des nations libres. En quelques années seulement, l’Algérie, Mecque des révolutionnaires, a pu devenir un modèle de progrès et de stabilité. Plus de khammass, ni de soumission. Une autre révolution est mise en route : formation, enseignement, industrialisation, construction, etc.
Malheureusement, l’Algérie a dû faire face, encore une fois, à une situation difficile, celle de la décennie noire. Période qui nous a coûté cher en vies humaines et en matériel, sans oublier l’impact sur les plans moral et psychologique. En effet, plusieurs intellectuels ont été assassinés, plusieurs agents de l’ordre ont payé de leurs vies, plusieurs infrastructures ont été incendiées et détruites, plusieurs villages et douars vidés de leurs habitants et plusieurs personnes ont pris le chemin de l’exil. Durant cette période, au moment où des pays, parfois frères, voyaient en Algérie un laboratoire en guise d’expérience et d’essai, d’autre se précipitaient pour instaurer un embargo. Toutefois, l’armée algérienne a su défendre le territoire algérien tout en restant républicaine. Pas une seule fois l’amalgame n’a été fait entre islam et intégrisme. Grâce à cette clairvoyance, grâce au caractère républicain, le pays a pu s’en sortir. Aujourd’hui, dans un contexte international, on ne peut plus morose, entre crise économique et conflits, l’Algérie, fière de son passé, continue à faire des jaloux qui cherchent par tous les moyens à l’entrainer dans une situation qui ne sied point à sa vision des choses. L’Algérie ne se mêle pas des affaires des autres. L’Algérien ne doit pas oublier ce passé glorieux. Il doit être fier du 5 Juillet. La colonisation a cherché des alliés parmi la population algérienne. Seuls les vrais chouhada méritent le statut de martyr. Seuls les vrais combattants ont droit à la fiche communale. L’administration coloniale a, pendant 132 ans, essayé d’opposer le Berbère à l’Arabe. Aujourd’hui, la main dans la main, on doit continuer à honorer la mémoire de ceux qui ne sont pas tombés dans ce piège. Nous devons continuer à brandir notre fraternité, notre union, notre algérianité. Hier, la colonisation a voulu séparer le nord du sud algériens et nos aïeux ont refusé, ont résisté et n’ont voulu que d’une indépendance et l’intégrité totale du pays du nord au sud et d’est en ouest. Aujourd’hui, pas de place au régionalisme. Telle devrait être notre devise. La colonisation a enrichi, hier, les caïds et corrompu certains fonctionnaires. Aujourd’hui, on ne doit pas laisser place à la corruption, au détournement et à l’usurpation. Honorons le sang de nos martyrs qui ont donné leurs vies pour que vive l’Algérie. Dans un monde de manipulation médiatique et d’instrumentalisation, restons vigilants. Pourquoi avoir annoncé le Président mort ? Pourquoi certains cherchent à entraîner l’armée populaire et républicaine sur un terrain qui n’est pas le sien. Pourquoi certains l’ont clairement appelé à intervenir ? A-t-on oublié le passé ? Notre armée a répondu, cependant, sagement. Pourquoi certains partis politiques appellent à destituer un président élu ? Où v-t-on ? Le régime en Algérie, contrairement à d’autres pays, n’est pas bâti sur la personnalité d’un homme. Les instances sont républicaines et solides. Le Président a le droit de se soigner, de se reposer et de prendre, ensuite, la décision qui lui paraîtra la meilleure pour la patrie. L’Algérie, plus que jamais, a besoin de mobilisation autour des principes et idéaux du 1er Novembre et du 5 Juillet. La mondialisation d’une part et la crise économique, d’autre part, ne sont qu’une nouvelle façon de coloniser les pays détenteurs de richesses. Créer des troubles est la nouvelle arme des prédateurs. Ces troubles, que certains appellent, intentionnellement, printemps, ont fini par ébranler des pays millénaires sombrant ainsi dans des conflits ethniques. Le 5 juillet nous rappelle notre passé glorieux, nous renseigne sur notre histoire et nous arme pour l’avenir.
Abdelkader Bachir
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