Le général Rachid Ammar candidat à la présidentielle ?
Des sources concordantes ont affirmé que l’ex-chef de l’état-major de l’armée tunisienne, le général Rachid Ammar, serait très probablement candidat aux prochaines élections présidentielles, sous l’étiquette du parti de Béji Caïd Sebsi, Nida Tounes. Le général Rachid Ammar avait quitté son pose de chef d’état-major des armées à la mi-juin 2013, sans avoir fourni d’explication sur sa décision. Les médias avaient alors lié ce retrait à des divergences apparues au sein de l’armée tunisienne au sujet des événements de Chambi, où les forces armées ont eu du mal à neutraliser un groupe islamiste armé. Si cette information se confirme, beaucoup de donnes changeront dans ce pays gouverné depuis deux années par une troïka dominée par le mouvement Ennahda qui détient tous les leviers politiques, économiques et médiatiques. Non seulement l’armée ne saurait s’accommoder d'un rôle secondaire dans la gestion des affaires de l’Etat, même dans un système parlementaire comme celui adopté en Tunisie depuis la chute de Ben Ali, mais l’ascension d’un homme fort de cette institution est susceptible à la fois de rééquilibrer les rapports de force et de galvaniser rapidement de larges segments de la société et de la classe politique tunisiennes pour ébranler le régime islamiste jusqu’à le disqualifier, un peu à la manière égyptienne. Après l’Egypte, tous les regards se tournent en effet vers la Tunisie où, comme l’a décrit le politologue et diplomate tunisien Mezri Heddad à Algeriepatriotique, «les conditions d’une destitution de Moncef Marzouki sont plus fortes qu’en Egypte» : illégitimité, incompétence, népotisme… Les jours prochains vont apporter de nouveaux éclairages.
R. Mahmoudi
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