Comment l’ambassade de Grande-Bretagne a aidé l’ancien directeur général de Djezzy à s’enfuir d’Algérie
Interdit de quitter le territoire national, suite à une enquête des services de sécurité algériens qui ont conclu à une vaste opération d’escroquerie commise par l’ancien directeur général de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy, appartenant à l’Egyptien Naguib Sawiris, Tamer El-Mahdi s’est volatilisé avant même que son procès ne soit ouvert par la justice algérienne. Cet Egyptien s’était engagé, par le biais d’un média électronique inféodé à cette société, de se présenter devant le juge car, avait-il ergoté, «je respecte la justice algérienne». Algeriepatriotique avait, quelque temps auparavant, publié une série d’informations – inédites dans les annales de la presse algérienne depuis que le groupe égyptien OTH s’est installé en Algérie – relatant les multiples entorses à la réglementation algérienne commises par Naguib Sawiris et son compatriote Tamer El-Mahdi. Seulement, voilà, les deux hommes, suffisamment lucides pour parer à toute éventualité en cas de «pépin», ont plus d’un tour dans leur escarcelle. C’est que Tamer El-Mahdi porte la double nationalité, égyptienne et britannique. Et s’il a été nommé à Alger au nom de la sacrosainte «fraternité arabo-arabe» dont les Egyptiens nous gavent depuis l’indépendance, c’est en tant que citoyen britannique qu’il s’est réfugié à l’ambassade de Grande-Bretagne à Alger pour demander de l’aide contre le «gouvernement algérien jaloux de la réussite de la société de Naguib Sawiris» et qui donc «veut sa peau». A l’ambassade de Grande-Bretagne, Tamer El-Mahdi a été pris en charge par une cellule spéciale mise en place par l’officine britannique pour rapatrier les ressortissants de sa Majesté en cas de troubles dans le pays. Une cellule similaire a été créée dans toutes les capitales arabes, apprend-on, après les soulèvements survenus en Tunisie, en Egypte, en Libye, au Yémen et en Syrie. Tamer El-Mahdi a été exfiltré par voie diplomatique, échappant ainsi au contrôle des autorités aéroportuaires algériennes. Ce nouvel élément exclut toute complicité du côté algérien. Il faut rappeler, tout de même, que pendant que Londres aidait un de ses ressortissants à s’extirper d’Algérie alors qu’il y est condamné à deux ans de prison ferme, la justice britannique protège un autre condamné, Abdelmoumène Khalifa, qu’elle refuse d’extrader bien qu’un mandat d’arrêt international ait été lancé contre lui par les justices algérienne et française. La Grande-Bretagne, qui multiplie les appels du pied ces derniers mois, n’a jamais fait preuve d’honnêteté depuis le déclenchement de la vague de terrorisme meurtrière en Algérie, accueillant à bras ouverts les terroristes du FIS et humiliant nos concitoyens dans son consulat d’Alger de triste mémoire, où il leur était demandé s’ils se brossaient les dents le matin en se réveillant et combien de fois ils mangeaient de la viande par semaine. Cette même Grande-Bretagne cachait aux services de sécurité algériens, dans les années 90, l’existence de liaisons radio entre les terroristes du GIA et leurs pourvoyeurs de fonds et d’armes et leurs commanditaires installés tranquillement dans les différentes villes britanniques sous la protection du MI6 et de Scotland Yard.
M. Aït Amara
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